Toutes les communes n'ont pas de monument aux morts. Parfois parce-qu'il n'y a pas eu de victimes parmi les riverains, plus souvent parce-que personne n'a pris l'initiative de construire un monument. Voilà 6 ans que Grugé l'Hôpita se bat pour avoir le sien. Depuis le 27 juin, c'est chose faite.
Le "monument" dont s'est doté la ville de Grugé L'hôpital pour commémorer les habitants tombés pendant la guerre est pour le moins surprenant. Il s'agit d'un char Sherman de la 2e DB, cette fameuse division blindée qui, sous les ordres du maréchal Leclerc, libéra Paris (entre autre).
Au total, ce projet aura duré 6 ans. "C'était un projet complètement invraisemblable, admet Michel Poirier, organisateur de la cérémonie. Nous pensions qu'il allait se réaliser rapidement mais on s'est rendu compte que c'était très compliqué."
La ville s'est alors inspirée de la phrase de son héros: "Ne me dîtes pas que c'est impossible" et a finalement pu célébrer l'arrivée du char, le 27 juin 2015. Pierre-Sylvain Crosnier (photo ci-dessous), ancien de la 2e DB, était présent lors de l'inauguration et a rappelé l'importance du rôle de ces chars pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Fière de son passé
C'est ici que le militaire s'est remis de ses blessures, en convalescence chez sa soeur, mais c'est aussi dans cette commune où il a pris l'identité qu'on lui connaît aujourd'hui. À l'origine, avant de faux papiers fabriqués à Grugé l'Hôpital, l'homme s'appelait Philippe de Hauteclocque.
Un reportage de Pierre-Erik Cally, Pascal Cosset et Nicolas Guilbaud: