Un jeune couple des environs de Trémentines dans le département de Maine-et-Loire a fait une découverte dont il se serait bien passé. Le terrain à construire, vendu par la commune, s'est révélé, avec le début des travaux, être une ancienne décharge. Endetté, le jeune couple est désemparé.
Jeanne Charraud et Dylan Pillaud, deux enfants du pays, ne se doutaient pas en prenant possession d'une parcelle du lotissement des Hauts de Pichin, à Trémentines dans le Maine-et-Loire, qu'ils avaient fait l'achat d'une ancienne décharge. C'est la commune de Trémentines qui a décidé de réaliser ce lotissement, sans savoir ce que recelait le sous-sol.
"La vente s'est faite en février 2020, pour construire une maison individuelle", précise Dylan Pillaud, "avec la crise sanitaire, le premier coup de pelleteuse n'a été donné qu'à la fin du mois de novembre, et, à notre grande surprise nous avons découvert des éléments amiantés de fibrociment, des débris de verre en quantité, des ossements d'animaux d'élevage".
Impossible de poursuivre la construction de la maison sur un tel terrain. Le jeune couple sollicite alors la commune pour trouver une solution amiable. Soit obtenir l'annulation de la vente, soit l'échange avec une autre parcelle encore disponible dans le lotissement. Plus le remboursement des frais engagés avec le maitre d'œuvre, le début des terrassements et les premières commandes de matériaux, le notaire, la banque, etc. Soit plusieurs milliers d'euros.
"La commune serait d'accord pour la première partie de notre demande" indique Dylan, "mais ne répond pas sur la seconde, se contentant d'ajouter qu'elle a contacté son avocat".
Un avocat ! Le jeune couple est tombé des nues à cette réponse. Trémentines est une commune de 3 100 habitants, les deux jeunes gens pensaient, de bonne foi, pouvoir trouver un arrangement sans difficulté. Ils se sont adressés au préfet de Maine-et-Loire, qui ne leur a pas encore répondu, et ne savent désormais vers qui se tourner pour obtenir réparation du préjudice subi.
Trouver un terrain d'entente
Jacqueline Delaunay, madame la maire de Trémentines est "désolée par cette affaire. Si on avait su ce que recelait le sous-sol on aurait organisé le parcellaire différemment. Le propriétaire, lorsque nous avons fait l'achat des terrains, ne mentionnait pas l'existence de ces dépôts. Nous avons engagé une procédure en référé contre lui".
Une autre parcelle a révélé également cette pollution cachée. Le jeune couple qui en avait fait l'acquisition a accepté la transaction avec la mairie. Concernant Jeanne Charraud et Dylan Pillaud, madame la Maire est tout à fait d'accord pour trouver avec eux un accord amiable. "Nous sommes d'accord pour les rembourser, les jeunes gens n'ont pour l'instant pas accepté notre proposition. On peut trouver un terrain d'entente avec des exigences raisonnables".
La mairie a mandaté son avocat pour négocier avec le couple. "Je comprends bien la réaction de crainte de ces jeunes gens, il n'est pas question d'aller en justice, mais de trouver un médiateur".