Deux femelles guépards du Bioparc de Doué-la-Fontaine, sont mortes le 21 mai dernier. Un traitement anti-parasitaire serait à l’origine de leur décès. La diffusion d'images de leur mort sur les réseaux sociaux a créé l'émoi.
Au moment de recevoir leur ration de viande, leur silhouette svelte se dresse, dans leur enclos d'un hectare. Ces quatre femelles guépards du Bioparc de Doué la Fontaine sont en bonne santé.
Mais il y a un mois, deux autres femelles sont mortes brutalement. Toutes deux ont été victimes d’une intoxication aigüe rare, après avoir reçu un traitement antiparasitaire, le vermifuge.
"On a eu une réaction paradoxale à un traitement classique, un vermifuge couramment utilisé par les vétérinaires", explique Rudy Wedlarski, vétérinaire au Bioparc de Doué-la-Fontaine. "C’est une réaction aigüe avec des symptômes non prévisibles qui peuvent entraîner des réactions dramatiques comme la mort de ces deux guépards. Ce sont des réactions extrêmement rares".
Témoins de la dégradation rapide de leur état de santé, des visiteurs ont filmé la scène. Ils ont ensuite communiqué les images à l’association Code Animal qui milite contre la captivité des animaux sauvages.
Polémique sur la captivité des animaux sauvages
"On a été extrêmement choqué par ces images. On ne remet pas en cause le professionnalisme des soigneurs et vétérinaires. En revanche le diagnostic a été posé un peu tôt", souligne Alexandra Morette, présidente de l'association Code Animal.Pour l’association, le contexte de la captivité a pu jouer un rôle majeur dans le décès de ces deux guépards. "On a fait une étude bibliographique et scientifique sur la captivité des guépards, en France et à l’étranger. Les principales causes de mortalité chez les guépards en captivité sont le stress en raison de la proximité avec les visiteurs, la taille des enclos et la nourriture", explique Alexandra Morette. "C’est un environnement totalement artificiel qui ne correspond pas au comportement de l’animal. Tous ces éléments induisent une mortalité précoce", assure-t-elle.
Au Bioparc de Doué la Fontaine, la mort des deux guépards survient après le décès de deux lionnes tuées par un lion en décembre dernier. Deux coups durs en quelques mois pour un parc souvent cité en exemple pour son engagement en faveur du bien-être de ces 1300 pensionnaires.
"Je suis outré par le niveau de méconnaissance de ces personnes" réagit François Gay, directeur du Bioparc. "Nous travaillons avec les guépards depuis 1988. Nous connaissons très bien l’espèce et nous nous engageons depuis des années pour sa protection".
"Les zoos français ont énormément progressé ces vingt dernières années. Aujourd’hui les parcs zoologiques sont des espaces naturels où les animaux peuvent s’épanouir", défend-il.
Le guépard est une espèce menacée dans le monde. Il en reste environ 7 000 dans la nature. 130 guépards vivent aujourd'hui en captivité dans les zoos français.