Le Préfet de Maine-et-Loire a pris le 1er arrêté de protection de la ressource en eau de l’année 2022. La situation hydrologique de ce début de printemps est d’ores et déjà préoccupante.
Les débits des cours d'eau sont faibles sur l’ensemble du département, les niveaux des nappes assez faibles dans certains cas, et les niveaux des réserves de Ribou-Verdon et Rillé sont également relativement bas.
Il manque 50% des pluies habituelles sur les trois premiers mois de l'année. Les ressources souterraines ne sont pas rechargées.
Le préfet de Maine-et-Loire décide en conséquence "de prendre les premières mesures de restrictions sur certaines zones d’alerte afin de ne pas aggraver la situation, de préserver l’état des milieux naturels et de conserver des capacités d’usage pour l’été à venir".
Ces mesures sont déclenchées en vertu du franchissement de "seuils printaniers", plus élevés que les seuils estivaux. Ce régime printanier est prévu depuis 2019 par l’arrêté cadre sécheresse du Maine-et-Loire mais c’est la première année que la situation hydrologique impose son activation. Il sera en vigueur jusqu’au 1er juin, date de bascule dans le régime des seuils estivaux habituels.
Le préfet de Maine-et-Loire recommande de réserver la consommation d'eau aux usages essentiels.
Vigilance et alerte
Pour les eaux superficielles, sont classées en vigilance les zones d’alerte suivantes : Sarthe, Mayenne, Loir, Hyrome, Évre, Brionneau, Oudon, Layon et Aubance
Pour les eaux souterraines, sont classées en vigilance les zones d’alerte suivantes : Romme et Brionneau,
et sont classées en alerte les zones d’alerte suivante : Layon, sud-Loire, et Authion moyen.
Le classement d’une zone en alerte entraîne :
Pour les usages agricoles : l’interdiction d’irriguer de 10h à 20h, sauf en techniques économes et les cultures sensibles.
Pour les autres usages professionnels : l’autolimitation pour les stations de lavage et pour les process de production nécessaire à l’activité exercée, l’interdiction de 8h à 20h de l’usage de l’eau non strictement nécessaire au process de production ou à l’activité exercée, l’interdiction de 8h à 20h des arrosages des parcours de golf, l’interdiction du remplissage des plans d’eau (sauf pour les piscicultures).
Pour les usages des particuliers : l’interdiction du remplissage des piscines, le nettoyage des véhicules, des façades...; l’interdiction de 8h à 20h de l’arrosage des espaces verts; l’autolimitation des prélèvements pour les potagers.
Pour les usages publics : l’interdiction du remplissage des piscines, du nettoyage des voiries, de l’alimentation des fontaines hors circuit fermé ; l’interdiction de 8h à 20h de l’arrosage des espaces verts, terrains de sports, massifs de fleur.
Manque d'eau et agriculture
Les conséquences d'un manque d'eau pour l'agriculture pourraient devenir importantes si on ne prend pas garde à la faiblesse de la ressource.
En Maine-et-Loire, les arboriculteurs et les viticulteurs ne devraient pas avoir à en subir les conséquences, leurs arbres et leurs ceps, disposent en général de racines profondes.
Ce sera plus compliqué pour les grandes cultures comme le blé qui pousse habituellement son besoin d'eau dans les pluies du printemps et encore plus pour le maïs qu'il faut arroser en été.
Pour le fourrage des animaux c'est tout autant compliqué, l'herbe ne pousse plus suffisamment du fait de l'absence de pluie.