Depuis ce vendredi, les jardineries, fleuristes et grandes surfaces sont autorisés à vendre le traditionnel sapin de Noël. Un soulagement pour la filière et particulièrement les producteurs qui attendaient ce feu vert. Reportage dans le Maine-et-Loire, chez un important producteur de sapins.
Sur l'exploitation de Montrevault-sur-Evre, dans les Mauges, au sud-ouest d'Angers, la quinzaine de saisonniers s'active. C'est la pleine saison, la période qu'il ne faut absolument pas manquer. C'est là, pendant les cinq semaines qui suivent la Toussaint que la production de Sapin d'Anjou s'en va.
"En ce moment, c'est une quinzaine de camions par jour du lundi au jeudi" explique Karine Brevet, responsable des commandes.
Elle et son mari Ludovic, ont connu pas mal de stress cette année. Le confinement aurait bien pu leur gâcher la saison, mais heureusement, l'autorisation est tombée. Ils pourront vendre leur production.
"Il y a eu un gros stress jusqu'à ce qu'on sache qu'on pouvait travailler, reconnaît Karine. On fait 97% du chiffre d'affaire sur cinq semaines. L'entreprise aurait été sans doute en péril si on n'avait pas pu travailler."
Les clients de Ludovic et Karine reçoivent les tarifs dès le mois de février pour certains. Ce sont des jardinineries, des pépiniéristes, des grossistes. Les collectivités locales achètent les plus grands arbres. Il y a aussi des associations et des écoles.
60 000 sapins dont 70 % de Normann
60 000 sapins, pour la pupart de 1m50 à 2 m, partent en fin d'année vers cette clientèle qui privilégie le sapin Normann, plus résistant. Le sapin entre plus tôt dans le salon qu'il y a vingt ans. L'arbre doit survivre plusieurs semaines hors de son sol. Lorsqu'ils ont acheté l'exploitation, le Normann se partageait à égalité la production avec l'épicea. Il représente aujourd'hui 70 % des ventes.Après trois à quatre ans en pot, le sapin reste au moins cinq ans sur une parcelle avant d'être vendu.
"On a eu un été très très chaud, note Ludovic. Sur les jeunes plantations ça a été plus compliqué. Mais on a eu une humidité juste avant notre saison, ça a pu regonfler un peu nos aiguilles pour avoir une couleur bien verte."
Ludovic espère même faire un peu plus de ventes que ce qu'il avait envisagé dans son prévisionnel.
"Le Covid a fait que les gens sont restés cloisonnés chez eux, dit-il, et ils veulent fêter malgré tout Noël. On a depuis une semaine énormément de demandes en plus de nos clients habituels."
Cette exploitation, c'est un chiffre d'affaires d'un million d'euros qui se concrétise en seulement un mois. Pouvoir vendre était important pour cette entreprise et il fallait aussi faire de la place pour les prochains sapins sur les parcelles.
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