Baugé, petite cité de caractère située au nord-est du Maine-et-Loire recèle bien des trésors patrimoniaux et architecturaux. Un palais, une relique de la croix du Christ, une grande apothicairerie, classée monument historique...mais pas seulement. Laurence Couvrand, Jérémy Armand et Mattéo Gaudin nous y emmènent en balade.
Située à l’orée de la forêt de Chandelais, Baugé-en-Anjou compte plus de plus de cent quarante monuments inscrits à l'Inventaire général du patrimoine culturel, dont onze monuments historiques, un site protégé et une zone de protection du patrimoine urbain.
C'est dire si cette commune mérite le détour.
Le premier de ses joyaux est sûrement le Palais du fameux Roi René. Le Duc d'Anjou qui fut aussi roi de Naples et de Sicile fit construire un imposant édifice au milieu du XVème siècle. C'était pour lui une résidence d'agrément où il pratiquait son activité favorite... la chasse.
Isabelle Coulon, sa directrice, nous entraîne dans la salle d'honneur du château. "C'était ici que le Roi René organisait les banquets avec ses invités" explique-t-elle.
Si le château paraît aujourd'hui dépouillé de ses atours, il était à sa construction doté d'un confort envié. "On ne dénombrait pas moins de douze chambres, poursuit la directrice, qui, toutes, avaient un accès à la lumière et un accès au chauffage via une cheminée, les murs étaient isolés par un enduit qui était apposé sur un lattis".
Une croix pieusement conservée
Le château a longtemps hébergé un autre trésor, la croix d'Anjou.
Une relique de la croix du Christ, aujourd'hui gardée par les sœurs de la communauté des filles du cœur de Marie.
C'est la fondatrice de la congrégation, Anne de La Girouardière, qui l'a achetée après la révolution pour la conserver.
À l'origine, le Roi René l'avait fait sertir avec des perles de culture et des pierres précieuses.
Lorsqu'il épouse Isabelle de Lorraine, la croix avec ses doubles traverses, devient l'emblème de cette province.
Gardiennes de cette histoire, les sœurs aiment à rappeler ce qu'aurait dit leur mère fondatrice lorsqu'elle est décédée : "La Croix et les pauvres sont les deux trésors qu'en mourant je lègue à mes filles "
Une apothicairerie remarquable
Un hôtel-Dieu voit aussi le jour à Baugé en 1650.
Des sœurs hospitalières y accueillent pauvres et indigents. Pour les soigner, elles développent une apothicairerie aujourdhui classée monument historique. On peut y voir une grande collection de matières médicinales. Plantes, matières animales ou minérales, utilisées par les religieuses de l'hôtel Dieu de Saint-Joseph pour fabriquer les médicaments des malades.
Plus de 650 pots et 250 substances différentes y sont conservées comme de l'huile de vers de terre censée guérir les rhumatismes, ou plus étonnant de la momie... oui oui, vous avez bien lu... on y avait recours pour soigner les malades, notamment au XIX ème siècle !
De nombreux hôtels particuliers
Outre ses monuments historiques, Baugé peut se targuer de compter 46 hôtels particuliers et logis dans son centre-ville. Certains sont cachés par de hauts murs. Chantal Padovani a acheté l'hôtel Mabille-Duchêne il y a 8 ans. Son endroit préféré : l'escalier en pierre de la demeure, la partie la plus ancienne du bâtiment. Les marches en pierre portent les marquent de tous ceux qui l'ont gravi. Elles sont creusées, lissées... Un signe particulièrement émouvant pour la propriétaire.
Dans le jardin, une dernière surprise vous attend. Une des deux dernières tours encore debout des fortifications qui entouraient la ville au Moyen Âge.
►Si cette balade vous a donné envie de découvrir Baugé, vous trouverez ici les coordonnées de l'office de Tourisme
S.Gadet avec Laurence Couvrand