Abattoir de Craon. "Nous devons conserver cet outil", clame la Confédération paysanne

Les représentants régionaux de la Confédération paysanne s'interrogent après la diffusion d'images insoutenables sur la mise à mort des animaux à l'abattoir de Craon en Mayenne de l'association L214. Pour le syndicat, "il est impératif de conserver cet outil".

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"Les images de l’abattoir municipal de Craon diffusées ce jeudi 18 janvier nous interrogent, en tant qu’éleveurs, sur les conditions d'étourdissement et de mise à mort de nos animaux ainsi que sur la sécurité des salariés", c'est en ces termes que la Confédération paysanne commente l'affaire.

"La contention des animaux a visiblement été prise en compte par la municipalité, qui a déclaré avoir réalisé des travaux en décembre 2023", souligne le syndicat.

"Nous avons besoin que l'abattage se passe le mieux possible pour nos animaux. Nous rappelons l’importance des moyens humains et financiers qui doivent être mis en œuvre dans l'objectif de garantir le bien-être animal et la sécurité des salariés", ajoute la Confédération.

"Ces images ne doivent pas être contre-productives"



"Nombre d'entre nous travaille avec cet abattoir municipal. Ces images ne doivent pas être contre-productives : elles doivent permettre d'améliorer les conditions d'abattage de nos animaux."

L’abattoir de Craon est aujourd’hui le seul abattoir municipal de la région, et l’un des principaux pour les éleveurs valorisant leurs animaux en vente directe.

Sa fermeture réclamée aujourd’hui serait un cataclysme pour un grand nombre d’éleveurs de notre région.

Confédération paysanne

"La Confédération Paysanne sera vigilante afin de permettre la pérennité de cet abattoir", conclut le communiqué.

"De lourds investissements"

De son côté, le maire de Craon a diffusé un communiqué de presse sur les réseaux sociaux." La ville réfute les accusations de L214 ", s'indigne Bertrand de Guébriant qui rappelle que "de lourds investissements ont été réalisés dans l'abattoir. Notamment l'installation d'un nouveau piège en décembre 2023. Un nouvel équipement certifié conforme par les services de l'État et qui répond aux nouvelles normes."

La maire assure "son soutien aux 18 agents travaillant à l'abattoir" et dénonce "un montage vidéo qui jette l'opprobre sur des professionnels"  tout en rappelant "que 70 à 80 éleveurs font appel chaque année aux services de l'équipement de Craon."

"Des non-conformités"

"La vidéo montre très manifestement des non-conformités. Par exemple, l'opérateur commence à travailler le cuir de l'animal alors même que celui-ci n'est pas mort, mais seulement inconscient", a indiqué à l'AFP le ministère de l'Agriculture, tout en relevant que ces images "impressionnantes" ne "traduisent pas toujours pour autant un état de conscience ou de souffrance de l'animal".

Le cabinet du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau rappelle que le plan abattoirs lancé en 2021 a "renforcé les contrôles", créé une brigade d'intervention nationale et mis sur la table 115 millions d'euros pour accompagner les abattoirs dans leur modernisation".

C'est dans le cadre de ce plan, financé par France Relance, que l'abattoir municipal de Craon avait été retenu pour recevoir une subvention de 266.000 euros en 2021. L'un des objectifs de cette aide, à mettre en œuvre dans un délai de trois ans, était précisément "l'amélioration de la protection des animaux".

La procureure de Laval annonce l'ouverture d'une enquête judiciaire suite à la plainte de l'association L214 pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements.  L214 engage aussi un recours en responsabilité contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle vétérinaire.

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