L'abattoir de Craon en Mayenne visé par une plainte de l'association L214

La procureure de Laval annonce l'ouverture d'une enquête judiciaire suite à la plainte de l'association L214 pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements à l'abattoir de Craon, en Mayenne. L214 engage aussi un recours en responsabilité contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle vétérinaire.

Les images tournées fin 2023 par l'association L14 à l'abattoir municipal de Craon sont effroyables. "Elles montrent des animaux encore conscients après l'étourdissement : des veaux, vaches, bœufs, moutons relèvent la tête et se débattent avant et après l'égorgement", indique l'association dans un communiqué.

L214 dénonce des "problèmes structurels et l'absence d'intervention des services vétérinaires" et demande sa fermeture immédiate. 

La plainte, déposée mercredi 17 janvier au parquet de Laval, fera l'objet "d'une enquête judiciaire qui sera confiée à la gendarmerie", a déclaré à l'AFP la procureure de la République de Laval Anne-Lyse Jarthon.

La préfecture de Mayenne a réagi le même jour par un communiqué, précisant que "Les 4 abattoirs d’animaux de boucherie que compte la Mayenne, parmi lesquels le site de Craon, font l’objet d’une inspection permanente par les services vétérinaires de l’État chargés de l’application de la réglementation relative à la protection animale".

La préfecture relève que les installations apparaissant dans la vidéo diffusée par L214 ne sont pas celles actuellement en service au sein de l’abattoir de Craon. "À la fin du mois de décembre 2023, un nouvel équipement de contention plus adapté à toutes les tailles de bovins a notamment été mis en service", précise la préfecture dans un communiqué. 

Enfin, les services de l’État précisent que le seul visionnage d’images filmées par L214 ne permet pas de conclure en l’espèce à des cas de souffrance animale.

Cabinet de la Préfète de Mayenne

"Une communication fallacieuse et malhonnête"

Présents ce jeudi 18 janvier devant l'abattoir, des membres de l'association dénoncent "une communication extrêmement fallacieuse et malhonnête."

"En 2016, il y avait déjà eu un rapport qui pointait du doigt les problèmes d'immobilisation des animaux au niveau du box. La préfecture a mis en demeure cet abattoir pour les mêmes problèmes en avril 2023. La mise en demeure a été levée en juillet 2023, la préfecture considérait qu'il était en conformité avec la réglementation. Nos images datent de novembre et décembre montrent que ce n'était pas le cas", explique Sébastien Arsac, porte-parole association L214.

Même si le box est plus adapté au gabarit des animaux, les infractions relevées concernent tout le processus de mise à mort.

Sébastien Arsac

Porte-parole association L214

"Les situations captées par les caméras en novembre et décembre se sont produites devant les yeux des services vétérinaires qui n'ont pas réagi ; ils sont totalement défaillants sur leur mission de contrôle", ajoute Sébastien Arsac. 

L214 annonce ce jeudi 18 janvier engager un recours en responsabilité contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle vétérinaire. Elle demande également un droit de visite des parlementaires dans les abattoirs, "de façon inopinée, afin d'exercer leur mission de contrôle dans ces lieux coupés du regard du public".

Selon l'association L214, les services vétérinaires de quatre autres abattoirs en France ont été condamnés en 2023 pour des problèmes similaires, de défauts de contrôle.

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