180 vaches et moutons ont été saisis à un agriculteur près de Decize, dans la Nièvre, pour mauvais traitements. 10 bovins, "complètement sauvages" et "dangereux", ont dû être abattus.
Plus de 120 vaches et 50 moutons à capturer, des animaux non domestiqués qui chargent les agents en intervention... À Toury-Lurcy et Devay, près de Decize, les services vétérinaires ont procédé ces derniers jours à une opération de saisie d'animaux très mouvementée.
C'est une habitante qui nous a prévenus, alertée par un autre riverain disant avoir vu "des gendarmes bloquant la route" et des bêtes "abattues au fusil". Nous avons cherché à en savoir plus.
"Certains bovins ont chargé un opérateur"
Il s'agit en effet d'une saisie ordonnée chez un éleveur mis en cause pour mauvais traitements. Il a été condamné en mars 2024 par le tribunal de Nevers, précise la préfecture de la Nièvre que nous avons contactée. "Au 13 décembre 2024, 54 ovins et 116 bovins ont été capturés et 10 animaux ont été abattus", ajoute la préfecture.
Pourquoi abattre certains animaux ? Certaines vaches, des Charolaises, "ont présenté un caractère dangereux allant même jusqu'à charger un opérateur", explique la préfecture. "Dans ce contexte et dans ce seul cas de figure, l'OABA est autorisé à faire abattre l’animal concerné."
Une fois, les vaches ont foncé sur des cyclistes !
Ce scénario est confirmé par un autre éleveur bovin des alentours : "Ce sont des animaux complètement sauvages. Nous avons une véloroute à proximité. Une fois, les vaches ont foncé sur des cyclistes !" raconte-t-il. "Elles étaient très sauvages, elles s'échappaient de partout", dit aussi le maire de Toury-Lurcy, Guy Hourcabie, également agriculteur.
"C'était inadmissible, ce qui se passait dans cette ferme"
L'éleveur incriminé était connu dans la région. "Ça fait des années que ça dure, des années qu'on dénonce ça", déplorent nos interlocuteurs. Le maire de Toury-Lurcy dit avoir envoyé une dizaine de lettres recommandées. "C'était inadmissible, ce qui se passait dans cette ferme."
Elles n'avaient rien à manger
Le maire et l'éleveur voisin parlent tous les deux de bêtes impossibles à approcher, "sans soin pendant deux ou trois ans", "consanguines" car laissées pendant plusieurs générations dans la même parcelle, et surtout, très maigres. "Elles n'avaient rien à manger."
L'opération de saisie a duré plusieurs jours. La préfecture ajoute que les 170 vaches et moutons qui ont pu être capturés vivants ont été remis à l'OABA, une association de protection des animaux d'élevage et de ferme.