Covid-19 : Michel, 75 ans, a passé plusieurs semaines en réanimation et plusieurs mois à l'hôpital de Laval

C’est l’histoire de Michel et de sa femme Joëlle. Ils ont combattu le virus Covid. Joëlle a juste eu des symptômes grippaux, Michel son mari, est entré aux urgences de l’hôpital de Laval le 21 mars puis, il a été mis en réanimation très rapidement pendant huit semaines.

Il nous racontait en juillet dernier : 

Moi, on m’a dit, on vous prend tout de suite en réanimation. Ce n’était pas forcément un bon signe, en arrivant dans le service, j’ai été branché de partout. 24h après, je me souviens qu’une personne m’a dit : est-ce que vous acceptez que l’on vous mette dans le coma ? J’ai dit oui et depuis, j’ai un grand vide. C’est le grand trou noir. 

Michel Foucher


Michel a frôlé la mort.

Le retour chez lui

Michel se remet plutôt bien, il a été placé en réanimation le 21 mars dernier à l'hôpital de Laval et a eu 75 ans au mois d’août. Il vient de rentrer chez lui depuis peu. Michel n’a jamais eu avant de problème de santé, il est très alerte et sportif.

"Je suis sorti de l’hôpital au bout de quatre mois, raconte-t-il, le 30 juillet et j’ai été, entre le 15 août et le 21 octobre, en hôpital de jour, deux fois par semaine. Là bas, je voyais ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricienne et neuropsychologue et j’ai arrêté définitivement le 21 octobre. Au niveau de ma santé maintenant ça va, je suis autonome, mais j’ai toujours des séquelles au niveau respiratoire dès que je fais un effort, c’est difficile au niveau du souffle. J’arrive à bien marcher, cela m’arrive de faire 10 à 12 kilomètres sur du plat, mais dès que cela monte un peu, j’ai beaucoup plus de difficultés." Il poursuit :  "Le matin, toutes les articulations et les muscles sont engourdis et je manque de force au niveau des mains et des jambes. Est-ce que cela va revenir ou pas ? J’aimerais bien que cela revienne vite, on me dit qu’il faut être patient !"

Le deuxième confinement pour Michel, c’est son premier !

 

Pour moi, c’est le premier confinement que je vis puisque le premier, je ne m’en suis pas aperçu ! On reste à la maison, On ne fait entrer personne et on sort une heure tous les jours ou tous les deux jours, on est très très prudent, on fait très attention de ne pas avoir de contact avec les autres.

Michel Foucher


"À la maison, je fais du vélo d’appartement et je refais des exercices que je faisais à l’hôpital. J’ai repris mes activités associatives, maintenant, c’est surtout sur Internet en visioconférence ou par téléphone." nous raconte Michel.

Michel, suite à son hospitalisation sévère liée à la Covid-19, s’est vu retirer son permis de conduire. Il a dû repasser des tests, un parcours compliqué qui pour lui, n’est pas insurmontable. "L’autre bonne nouvelle, dit-il, j’avais perdu mon permis de conduire à la suite de mon hospitalisation et je l’ai récupéré il y a 15 jours, mais depuis le confinement, la voiture n’est pas sortie. J’avais dit à ma femme : si je n’avais plus mon permis de conduire, j’arrête tout parce que je ne voulais pas être à la merci de Pierre, Paul, Jacques ou ma femme pour aller me conduire ou me chercher. Tout va pour le mieux, vous m’avez eu au téléphone l’autre fois, mais je n’ai pas récupéré à 100 %, loin de là."

Les informations et la Covid-19

"On regarde les informations et on est un petit peu saturé de ça. Malheureusement, avant hier, on a regardé l’émission "Quand l’hôpital retient son souffle" (France 5) et c’est vrai que ça nous a chavirés tous les deux, ma femme et moi, de revoir tous ces malades en réanimation et tous les problèmes qu’il y a actuellement. Je me dis que j’ai eu une grande chance d’avoir été pris à temps et d’avoir été entouré et bien soigné là-bas et je m’estime très chanceux."

Comprenez-vous ce deuxième confinement ?

Joëlle a passé le premier confinement seule chez elle. Elle a eu le droit à quelques appels téléphoniques avec les équipes soignantes et quelques visites pour essayer de voir son mari qui a passé plusieurs mois à l’hôpital. "On en parlait ce midi tous les deux, qu’on avait de la chance d’être tous les deux, mais j’avoue que mercredi dernier, quand il y a eu l’annonce du deuxième confinement alors que l’on savait que cela allait arriver, et que je me préparais, il y a plein de choses qui me sont revenues, ce n’est pas guéri dans mon cœur. C’est reparti maintenant et je suis encore plus vigilante encore maintenant, mais ça a été très dur à vivre, on n'oubliera pas."

Michel, lui, a un avis assez tranché sur la question. "Oui, je comprends, mais j’ai du mal à m’imaginer que des gens pendant cette période-là puissent se réunir ou faire la fête sans masque."

Cet ancien instituteur réagit aux différentes mesures concernant les collèges et lycées. "Dans le domaine scolaire, je trouve que c’est un petit peu aberrant de voir tous ces jeunes qui sont les uns sur les autres. S’ils ne sont pas atteints par le Coronavirus, ils peuvent être porteurs et le transmettre aux autres. On a eu des petits enfants qui ont été cas contacts, je crois qu’il y a des précautions qu’il faut prendre alors je me demande si les gens sont assez sensibilisés aux risques qu’ils courent".

Michel ne comprend pas non plus pourquoi ils ferment les petits commerces alors que dans les grandes surfaces, il y a foule.
 

Noël, c’est bientôt

"Pour Noël, normalement, on a toute notre famille, tous les deux ans. Là, cette année, on ne sait pas du tout comment cela va se passer. On se fait à l’idée d’être tous les deux simplement autour de la table au pied du sapin. On verra bien à Noël ! On vit au jour le jour."

Les cadeaux de Noël ne sont pas encore là, mais Joëlle complète : "Mais mon mari m’a dit que l’on mangera dans la salle à manger et que l’on sortira l’argenterie pour manger tous les deux au bout de notre table !"

Nul doute que le plus beau de tous les cadeaux est sans doute qu’ils soient ensemble autour d’un beau sapin.







 
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