C'est le dernier rempart du Stade Lavallois. Une valeur sûre. Mais derrière la forteresse, il y a des failles et un drame, qui auraient pu tout éteindre. C'est tout le contraire et bien plus encore. Dans cet #USBFOOT, Alexis Sauvage se livre. À cœur ouvert.
Le gardien, par définition, se doit d'être une valeur sûre. Alexis Sauvage est de cette caste, de celle des gens qu'on remarque. 31 matches sur 33 l'an passé en National. Au plan statistique, le dernier rempart du Stade Lavallois se pose là. Et dans cette saison de Ligue 2 qui s'avance, Olivier Frapolli, l'entraîneur des Tangos, compte toujours sur lui. Solide.
Alexis Sauvage l'accidenté de la vie
Et pourtant, Alexis Sauvage aurait pu s'écrouler plus d'une fois, ne jamais se relever. Le drame date de 2014. Il est sur l'A26, près de Saint-Quentin dans l'Aisne, au volant de sa voiture, après une victoire avec son club d'alors, Boulogne-sur-Mer. L'ambiance est à "la déconnade". Les quelques secondes de distraction se transforment en cauchemar. Il percute un camion.
L'accident coûte la vie à son coéquipier de Boulogne-sur-Mer et grand ami, Mauricio Alves Peruchi. Le frère d'Alexis Sauvage est grièvement blessé. Plus tard, au tribunal, personne n’accablera le footballeur, pas plus la mère de son meilleur ami décédé que son frère ou le parquet. Mais la faute d'inattention, aux conséquences dramatiques, est sanctionnée. Il est condamné pour homicide involontaire, six mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire. Reste le poids de la culpabilité et son fardeau. À vie.
J'ai déconné à 100%, à 300%. J'ai perdu un coéquipier, un frère, Mauricio.
Alexis SauvageGardien du Stade Lavallois
" Mauricio est en permanence ici, ça je peux vous le garantir. Chaque matin, chaque soir au moment de dormir, je pense à lui, à nous. Je pense aussi à toutes les personnes qui m'ont encadré depuis, qui m’ont aidé. Et je me dis : ce que j’ai fait dans la journée, est-ce suffisant ? Chaque lendemain, c'est une nouvelle journée. Ce n’est pas une journée de plus, c'est une nouvelle journée".
De cette profonde douleur, Alexis Sauvage en a fait une force, presqu'une philosophie : celle de ne jamais se plaindre. Et surtout pas sur le terrain.
Passé par Marseille Consolat, le Red Star, Villefranche-sur-Saône avant d'arriver au Stade Lavallois, Alexis Sauvage a l'expérience et les épaules pour tout supporter, ou presque. Titulaire indiscutable la saison dernière - il n'a manqué que deux rencontres - il est l'un des acteurs majeurs de la montée en Ligue 2. Autant sur le rectangle vert, que dans les vestiaires.
Et s'il a connu des problèmes de santé qui l'ont tenu éloigné du foot en début de saison, Alexis Sauvage est revenu dans le jeu. Comme Laval d'ailleurs, qui vient de se ressaisir face à Quevilly, après un passage à vide : 4 défaites d'affilées. Quatre revers pour un même scénario : une 2e mi-temps ratée.
Le coach nous a montré, il y a deux ou trois journées, que nous étions premiers à chaque mi-temps. Si on arrêtait les matchs (à la mi-temps) nous serions premiers. Ce qui n’est pas le cas. C'était assez fou de voir ça. Du coup il insistait là-dessus : ce qu'on arrive à faire de bien en 45 minutes, pourquoi ne pas faire sur les 45 autres ?
Alexis SauvageGardien du Stade Lavallois
La gestion de la mi-temps, c'est d'ailleurs l'objet de l'édito - décalé - de ce numéro d'#USBFOOT
La playlist de "l’Edito d’USBFOOT" est ici
Le foot à travers Alexis Sauvage, c'est dans toute sa profondeur, comme sa vie. Alors, pour plonger dans ce numéro #USBFOOT, c'est ici.
Une semaine en ballon, une émission à retrouver le jeudi soir sur les réseaux sociaux, et chaque vendredi à 10h15 sur l'antenne de France 3 Pays de la Loire.
Une émission en collaboration avec la Ligue des Pays de la Loire, qui nous propose une chronique hebdomadaire.
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