"On n’est pas à la hauteur", "ça ne peut pas durer indéfiniment !" Les députés de gauche réagissent aux désaccords dans leur propre camp

Des tractations pour l’instant infructueuses : après Huguette Bello et Laurence Tubiana, le Nouveau Front Populaire ne parvient pas à s’accorder sur le nom d’un Premier ministre potentiel. Qu’en pensent les élus de gauche en Pays de la Loire ?

"La période est exigeante. Les Français attendent qu’il y ait un dispositif politique qui se mette à la tâche rapidement" s’impatiente Guillaume Garot, député PS de la Mayenne. Dix jours après le second tour des élections législatives, deux noms de Premier ministre potentiels ont déjà été avancés à gauche mais aucun ne fait l’unanimité. "Nous avons gagné mais nous ne sommes pas à la hauteur", regrette de son côté Julie Laernoes, députée écologiste de Loire-Atlantique qui appelle sa formation à rester soudée. "On a une occasion unique de montrer aux Français que la politique peut charger la vie des gens. Je veux rester confiante".

Une difficile entente à gauche

Ce lundi 15 juillet, la France Insoumise accusait le Parti Socialiste de faire blocage, après son refus de soutenir Huguette Bello, présidente du conseil régional de la Réunion. LFI rejette maintenant la proposition du PS qui aimerait voir l’économiste Laurence Tubiana à Matignon, tout comme les écologistes et les communistes.

J’assume qu’il puisse y avoir des désaccords mais nous avons été élus pour travailler.»

Guillaume Garot, député PS de Mayenne

Directrice de la Fondation européenne pour le climat, Laurence Tubiana est issue de la société civile. Elle a été ambassadrice pour les négociations de la COP21 et a présidé la Convention citoyenne pour le climat. Pour Johanna Rolland, elle peut « recoudre la République ». La maire socialiste de Nantes appelle à être à la hauteur de l’enjeu sur le réseau social X.

Pour La France Insoumise, Laurence Tubiana est jugée trop "Macron compatible", ce que réfute Guillaume Garot : " je ne comprends pas pourquoi elle serait qualifiée de macroniste. Elle avait refusé d’être ministre d’Emmanuel Macron, cela devrait rassurer au contraire sur ses convictions ". Julie Laernoes déplore, quant à elle, que la gauche se soit précipitée : " il faut donner un nom quand tous les partis du NFP sont d’accord, pas avant ".

Et si c’était les députés qui choisissaient le Premier ministre ?

"Il faut le temps de la discussion mais à un moment, il faut que ça débouche" nous confie Guillaume Garot alors qu’à Paris les chefs de partis ne parviennent pas à s’accorder. Julie Laernoes demande, elle, à ce que les députés prennent le relais

Nous avons tous été élus, on a cette responsabilité à porter. C’est peut-être aux parlementaires de prendre la main

Julie Laernoes, députée écologiste de Loire-Atlantique

Cela signifierait l’organisation d’un vote des députés à l’Assemblée nationale pour désigner un Premier ministre potentiel.

Pour la députée écologiste, la difficulté est institutionnelle. "On est dans un système politique de Vème République avec une situation politique de VIème République", c’est-à-dire un système parlementaire.  "On n’a pas les institutions faites pour trouver un Premier ministre facilement". Elle appelle à passer à la VIème République.

Lundi 15 juillet, LFI a décidé de sortir des négociations. "Je partage la frustration des électeurs", ajoute Julie Laernoes. Les députés de La France Insoumise que nous avons contactés  - Andy Kerbrat, Ségolène Amiot, Elise Leboucher, Matthias Tavel - n’ont pas souhaité répondre à nos questions.

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