Vaste opération de sensibilisation en Mayenne ce samedi 5 août au péage de la Gravelle. À l'occasion d'un week-end de chassé-croisé sur les routes, les forces de l'ordre ont tenu à sensibiliser les automobilistes aux dangers de la route, notamment liés à l'alcool et à la somnolence.
Prudence est mère de sûreté. Pour le rappeler aux automobilistes, une brigade de gendarmerie de la Mayenne a mené une vaste opération de sensibilisation ce samedi 5 août. Au péage de la Gravelle, sur l’A81, à la frontière entre l’Ille-et-Vilaine et la Mayenne, les usagers de la route ont pu participer à des ateliers de sensibilisation et expérimenter, grâce à des simulations, quelques-uns des dangers de la route.
"Aujourd’hui les policiers sur le bord de la route ne sont pas là pour sanctionner, ils sont là pour prévenir, […] avant tout ce qu’on veut limiter c’est le nombre d’accident, l’objectif c’est que les gens puissent circuler en toute sécurité", explique Samuel Gesret, secrétaire général de la Préfecture de Mayenne.
30% des accidents mortels liés à l'alcool
Dans le viseur des policiers, la surconsommation d’alcool au volant. Responsable de 30% de la mortalité routière en France, l’alcool rétrécit le champ visuel, modifie la perception du relief et réduit la vigilance du conducteur.
Autant d’effets dangereux, que Marion, conductrice, a expérimentés grâce à des lunettes déformantes. "Ça c’est trois à quatre verres, je vous laisse faire le parcours", lui lance un policier alors qu’elle s’apprête à s’élancer. Sur le parking, elle suit un petit parcours installé par les forces de l’ordre pour l’opération et matérialisé par des plots.
À pied, déjà, elle a bien du mal à contourner les objets au sol qu’elle est censée éviter. "Ça c’est combien ça ?", demande la trentenaire, qui porte des lunettes reproduisant les effets d’une consommation supérieure à 1,20 grammes par litre de sang. "On voit trois plots, on ne sait pas du tout les distances, c’est compliqué, c’est catastrophique", relate Marion, un peu sonnée, à qui les policiers ont rappelé que pour prendre le volant, la limite légale est fixée à 0,5 g d’alcool par litre de sang.
Un accident mortel sur trois lié à la somnolence sur l'autoroute
Un peu plus loin, le Capitaine Thierry Scudellaro alerte les volontaires sur les risques liés à la somnolence au volant. Bâillement, raideur dans la nuque, paupières lourdes… Les signes annonciateurs d’un endormissement sont nombreux, et doivent être pris au sérieux pour ce gendarme, membre de l’escadron départemental de sécurité routière de la Mayenne.
"En cas de somnolence, nous avons une perte de vigilance au volant, notamment due à la vitesse, mais aussi à la prise de médicaments. La somnolence, c'est trois fois plus de risques d’avoir un accident sur l’autoroute", rappelle l’agent. En effet, d’après le gouvernement, la somnolence est responsable d’un accident mortel sur trois sur l’autoroute.
L’un des conducteurs qui a participé à l’atelier reprend la route, plus vigilent. "Ça vient très vite s’endormir, on croit qu’on peut rouler encore une demi-heure, mais non, ce n'est pas vrai, il vaut mieux s’arrêter une demi-heure, prendre l’air", explique le vacancier.
"Il ne faut pas hésiter à s’arrêter, c’est pas parce qu’on met une heure de plus à arriver que c’est grave, c’est beaucoup plus grave d’avoir un accident ou même aller à l’hôpital que de perdre une heure de vacances quoi"
Un conducteur prudent
Voilà une précaution raisonnable, d’autant plus que le risque d’avoir un accident est huit fois supérieur à la normale lorsque l’on est somnolent, et que 17 heures de veille active sont équivalentes aux effets de 0,5 g d’alcool dans le sang.
Carla Butting, avec Victoire Panouillet et Marc Yvard.