Cette fin de mois de juillet correspond à la période des moissons et la pleine activité dans les champs. En plus de travailler jours et nuits, les agriculteurs et ouvriers agricoles sont préoccupés. Ils doivent de plus en plus faire face à des vols de matériels, notamment en Mayenne.
Les professionnels du monde agricole sont exaspérés par les vols de leur matériel. Agriculteurs ou entreprises de travaux agricoles, ils ne comptent plus les actes de délinquance commis dans leurs exploitations.
David Lecomte est président des Entrepreneurs des Territoires 53, un groupement d’entrepreneurs agricoles de 149 entreprises mayennaises. Il y a 3 ans, il a été victime de vols dans deux de ses tracteurs flambants neufs.
"Ils nous ont volé la partie commande des tracteurs avec l'écran. Sans ça, ils ne sont pas utilisables. C'est un montant de 43 000 euros au total", détaille-t-il. Les équipements n'ont pas été retrouvés.
► Voir le reportage de Pierre-Érik Cally, Frédéric Grunchec et Mariano Zadunaisky
Les GPS en ligne de mire
Le palmarès des vols compte des outils, du carburant ou même des véhicules complets, mais surtout des GPS. Ces appareils électroniques sont indispensables pour faire des semis rectilignes. Ils servent de tableau de bord pour se repérer dans la parcelle et sont précis au centimètre près. C'est aussi un juteux butin, car ils peuvent valoir jusqu’à 25 000 euros.
À la mi-juillet, un traceur a émis un signal sur un GPS volé à un Mayennais. Le propriétaire a prévenu les gendarmes et une bande de malfaiteurs a été arrêtée entre le Maine-et-Loire et Paris. Tout le matériel volé se trouvait à bord de leur véhicule. Des équipements d'une valeur cumulée de 118 000 euros.
On en veut un peu aux constructeurs. Un GPS qui est débranché ne devrait pas pouvoir être reconnecté si facilement sur un autre tracteur.
David LecomtePrésident des Entrepreneurs des Territoires 53
"On se demande comment ça se fait qu'on ne puisse pas couper ces appareils à distance. On devrait pouvoir couper les signaux à distance, ça se fait avec les téléphones portables", tance David Lecomte.
La peur des ouvriers agricoles
Le vol de matériel agricole n'est pas nouveau, mais le phénomène s'accentue et il devient plus compliqué de s'en prémunir. Devant cette recrudescence, les compagnies d’assurance commencent à refuser d’assurer les GPS au motif qu’ils sont facilement démontables.
À cet inconvénient financier s'ajoute une crainte pour la sécurité des travailleurs agricoles, qui œuvrent souvent de nuit. "Il y a des salariés qui se sont retrouvés nez à nez avec des malfaiteurs, donc ils ont la boule au ventre, ils ont peur, affirme David Lecomte. Ils sont seuls en plus ces nuits-là, donc on espère qu'il ne va pas y avoir de drame."
Les Entrepreneurs des Territoires 53 ont été en contact avec la préfecture, mais David Lecomte évoque un manque d'effectif pour mettre en place une cellule dédiée à la prévention des vols d'équipement.