L’association Robida, portée par les travailleurs de l’ESAT, situé à Port-Brillet en Mayenne, aide à la lutte contre la prolifération des frelons asiatiques. Son piège fait partie des trois modèles sélectionnés dans le cadre du plan de lutte national contre ces nuisibles.
Dans la petite ville de Port-Brillet, en Mayenne, une solution se développe pour lutter contre les frelons asiatiques qui sont devenus une menace pour les écosystèmes locaux. Ce projet est mené par une douzaine de travailleurs de l'atelier de menuiserie de l'ESAT (Établissement et Service d'Aide par le Travail) de Port-Brillet, géré par l'association Robida.
Le fléau du frelon asiatique
Les frelons asiatiques, arrivés en France il y a plusieurs années, posent un grave problème aux populations locales d'abeilles et autres insectes pollinisateurs essentiels à notre environnement.
Le piège conçu par l’atelier de menuiserie de l’ESAT de Port-Brillet est l'un des trois modèles retenus dans le cadre du Plan national de lutte contre les frelons asiatiques. "Notre piège utilise un appât composé d'un tiers de sirop de grenadine, un tiers de bière et un tiers de vin blanc", explique Héloïse, 36 ans, salariée de l’ESAT. "La grenadine attire le frelon, la bière diffuse l'odeur, et le vin blanc repousse les abeilles" ajoute son collègue Ludovic, 47 ans.
Un piège sélectif pour préserver les pollinisateurs
Le frelon rentre par une grille et ne peut pas ressortir. Cette grille conique, fabriquée par un lycée près d’Angers, permet en effet que les abeilles et les plus petits insectes puissent s’échapper, pour préserver les pollinisateurs essentiels.
Depuis le lancement du projet, le succès est au rendez-vous : "Nous avons fabriqué entre 4000 et 5000 pièges pour l’année 2024", raconte Héloïse. Comptez 29 euros pour la version naturelle et 35 euros pour les modèles peints en rouge. Ils sont achetés tant par des professionnels que des particuliers.
Pour Héloïse et Ludovic, ce travail représente bien plus qu'une simple activité.
Je suis très fière de fabriquer ces pièges.
Héloïsetravailleuse handicapée à l'ESAT
De quoi garantir un travail régulier et un salaire à la fin du mois.
Les fondatrices (frelons femelles) fécondées quittent le nid à la fin de l’automne pour hiberner. Au printemps, elles sortent de leur abri d’hivernage pour constituer un nid primaire où commence l’élevage des ouvrières. Puis, en mai-juin, elles créent un second nid, définitif, qui peut générer jusqu’à 15 000 frelons asiatiques. C’est dans cette période qu’il devient crucial d’en capturer le plus possible afin d’endiguer leur prolifération.
Et si vous apercevez un nid de frelons dans votre jardin cet été, contactez votre mairie.
Article écrit en collaboration avec Mouna Khaldi
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