Il dirigeait depuis 22 ans la rédaction de l'Avenir Agricole. Michel Guillet est décédé dimanche 21 avril, à l'âge de 60 ans. Tout au long de sa carrière, il s'est battu pour une information agricole indépendante et non partisane.
Il dirigeait le seul journal indépendant de France, dans le domaine agricole. Le seul à n'être financé, ni par les syndicats, ni par les chambres d'agriculture. À la tête de l'Avenir Agricole depuis 22 ans, Michel Guillet défendait une information agricole non partisane, indépendante des lobbies.
Le prix de l'indépendance
Une position qui avait valu à l'Avenir Agricole d'être "blacklisté" par la chambre d'agriculture de la Mayenne. La rédaction ne recevait plus d'informations techniques, et en 2014, l'une des journalistes avait carrément été exclue d'une réunion de la Chambre d'Agriculture. L'année suivante, en 2015, la FDSEA, principal syndicat agricole, lançait son propre hebdomadaire, Agri 53, pour tenter de concurrencer l'Avenir Agricole.
Dans un communiqué pour saluer la mémoire de Michel Guillet, la Confédération Paysanne de Mayenne rappelle cet épisode "La Conf’ avait dénoncé la décision de la Chambre départementale d’agriculture de financer un journal syndical et de lui réserver l'exclusivité de certaines informations, pourtant utiles à tous les paysans. Une manœuvre clairement destinée à mettre à mal L’Avenir Agricole. "
Fils d'agriculteur, devenu journaliste agricole
Michel Guillet est mort dimanche 21 avril, brutalement, à l'âge de 60 ans. Fils d'agriculteur et originaire de Loire-Atlantique, il avait étudié le droit rural et l'économie agricole. Après un début de carrière à l'Union des Organisations Agricoles de la Sarthe, il s'était tourné vers le journalisme, devenant rédacteur en chef de L’Agriculture Sarthoise, puis à la tête de l'Avenir Agricole.
Engagé dans la défense de la profession de journaliste agricole, Michel Guillet siégeait au bureau du SNPAR, Syndicat national de la presse agricole et rurale depuis de nombreuses années.
"Un pan de la mémoire" qui disparaît
« On ne peut pas faire pression sur nous » assurait-il à ses lecteurs. Dans un communiqué, la rédaction de l'Avenir Agricole exprime son "immense tristesse", saluant le parcours de Michel Guillet : "C’est aussi un pan de la mémoire de la presse agricole qui disparaît avec lui".
Les obsèques auront lieu vendredi 26 avril, à 10 h 30, à la basilique d'Avesnières à Laval.
►Voir aussi, le reportage de novembre 2014, après qu'une journaliste de l'Avenir Agricole ait été expulsée d'une session de la Chambre d'Agriculture