Le 13 octobre dernier un incendie provoquant une pollution avait contraint la préfecture de la Mayenne à fermer l'usine Aprochim, qui traite les produits chimiques toxiques PCB. Elle a repris son activité ce mercredi 21 Mars 2018, sous la surveillance étroite de la préfecture,
Le 13 octobre 2017, un incendie dans les locaux de l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère ( Mayenne ), centre de retraitement de déchets souillés aux PCB, obligeait la préfecture à fermer l'entreprise. Les jours qui ont suivi, des prélèvements montraient la présence de trois polluants autour du site : de la dioxyne, du furane et du PCB (polychlorobiphényle). Des polluants qui se sont projetés sous forme de poussière et de gaz autour de l'usine, dans des taux très supérieurs aux normes européennes. Inquiétude des riverains, en novembre, l'association "Entre Taude et Bellebranche", affiliée à France Nature Environnement, avait demandé la fermeture de l'usine. L'argument avancé était l'impact économique négatif de son activité sur l'élevage laitier, principale activité agricole dans ce secteur bocager.
Dévalorisation de la région
"En 2011, il existait onze élevages sur le secteur, il n'en existe désormais plus que quatre. En sept ans, cette entreprise a su faire le vide autour d'elle et pousser de nombreux éleveurs à arrêter", écrivait l'association. Depuis 1988 l'usine de Grez-en-Bouère, qui a connu plusieurs épisodes de pollution, emploie aujourd'hui une cinquantaine de salariés contre une centaine en 2010. Aprochim est sous surveillance depuis 2011, après la détection de taux anormalement élevés de PCB dans la production des fermes voisines (lait, viande et oeufs). Des troupeaux ont été abattus à la suite de cette pollution. Plus connus en France sous le nom de pyralènes, les PCB sont des produits chimiques toxiques au contact et à l'inhalation, bioaccumulables dans l'organisme et l'environnement, considérés comme potentiellement cancérigènes. Interdits en France depuis 1987, les PCB ont été très utilisés, notamment dans les transformateurs et condensateurs.
Ouverture conditionnelle
Un contrôle de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) est prévu sur le site le 6 avril. "Si l'usine ne s'est pas mise en conformité, des sanctions administratives pourraient être prises" à son encontre, a indiqué la préfecture dans un communiqué.