Nous vous invitons à passer de l'autre côté du miroir pour découvrir un métier rare qui joue du couvre-chef, celui de modiste.
Anne-Marie Hautbois n'a ni les cheveux ébouriffés et roux, ni la peau pâle et beaucoup de maquillage. Que nenni. Contrairement au roman d'Alice au pays des merveilles, cette chapelière est bien réelle, seuls les chapeaux qu'elle crée sortent de son imagination.
Son atelier, situé à Meslay-du-Maine en Mayenne, est un véritable temple du couvre-chef. Chapeau melon, borsalino, chapeau cloche, casquette… il y en a partout, pour tout le monde et pour tous les goûts.
Une femme aux multiples casquettes
Durant 35 ans, Anne-Marie fût informaticienne pour une grosse entreprise, mais, à 55 ans, elle subit un licenciement économique. Elle remonte alors sa montre à gousset pour se souvenir que toute jeune, elle aimait observer les faits et gestes de sa grand-mère et de ses tantes couturières. Plus tard, elle cultivera cette passion en créant des vêtements pour ses enfants.
Il n'y a alors qu'un pas à franchir et faire comme Alice, suivre le lapin blanc de ses souvenirs qui lui disait de ne pas être en retard. Elle se lance dans une formation de modiste, puis de styliste de mode qu'elle termine en 2018. Elle ne savait pas dessiner, mais elle a appris. Cinq formations plus tard, elle monte sa propre société.
Tour de Mode
En avril 2019, elle crée son atelier Tour de Mode et se met à la tâche, en quatre mois, elle crée une quarantaine de pièces, qu'elle expose lors d'un marché de la création. Et surprise, plus de 300 personnes s'intéressent de près à son artisanat. Pourtant, le port de la casquette ou du chapeau ne court pas la campagne française, ce qui n'est pas le cas chez nos voisins européens.
Il faut bien comprendre le besoin du client. On ne va pas mettre un chapeau assez exubérant à quelqu'un qui est très introverti
Anne-Marie Hautbois
Ses créations deviennent saisonnières au rythme de quatre collections par an. Mais aussi, pour de belles occasions comme des cérémonies de mariage ou des événements à thèmes.
À pas feutré pour créer
Fabriquer un chapeau n'est pas simple, c'est un art à maitriser. Il faut partir de moules appelés formes. Il y a les formes calottes pour la partie haute du chapeau et les formes de type bord pour mouler le bord du chapeau.
Anne-Marie travaille avec des anciens moules chinés à droite à gauche, mais trouver un moule sur un vide-grenier, c'est comme trouver une jambe de bois, c'est rare. Alors, lorsque l'on cherche un moule précis, il faut se rabattre sur le réseau des modistes.
Une fois la matière première choisie, feutre de lapin, de laine de mouton ou autre. Il faut lui donner la forme souhaitée. On le passe au-dessus d'une bonne vieille bouilloire dont la vapeur va ramollir les fibres du feutre.
Puis, on le façonne sur le moule jusqu'à obtenir la forme désirée. Une épingle par-ci, un cerclage par là, un petit coup de ciseau autour des rebords, et petit à petit la modiste fait son chapeau comme l'oiseau fait son nid.
Tout est artisanal. C'est vraiment des métiers anciens, c'est un métier d'art, un métier de modiste
Anne-Marie Hautbois
En tout cas, lorsque l'on voit le résultat, on ne peut que se pencher et dire : "Chapeau bas madame Hautbois pour toutes vos créations."
Tour de mode. Prise de rendez-vous au 06 76 05 88 10 ou à contact@tourdemode.fr
Reportage de Pierre-Eric Cally, Laura Dellac
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