Parmi les 285 femmes signataires de la tribune dénonçant les violences sexistes et sexuelles dans la politique, 9 sont des personnalités politiques de la région Pays de la Loire.
À cinq mois des élections présidentielles, 285 femmes s'engagent en faveur d'une lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu de la politique. En signant une tribune dans le journal le Monde, écrite à l'initiative du mouvement #MeTooPolitique, elles appellent "le monde politique à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants".
Elles dénoncent la présence, au sein des institutions politiques, d'hommes condamnés pour des agressions ou violences sexuelles, et demandent leur mise à l'écart : "Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées" .
Le monde politique doit assumer ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d’exemplarité dans les désignations.
Parmi les élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives et militantes signataires de la tribune, neuf ont un mandat en région Pays de la Loire. "Les questions de violences sexistes et sexuelles touchent tous les territoires en France, il n'y a pas de zone blanche", explique Michelle Meunier, sénatrice (Loire-Atlantique), l'une de ces signataires.
Elle explique avoir été témoin de faits sexistes, d'agressions verbales et de propos méprisants envers les femmes au sein du palais du Luxembourg. Des comportements qu'elle dénonce :"On ne peut pas se dire représentant d'une population ou d'un territoire en ne respectant pas la dignité des individus, notamment des femmes. Il est important de montrer l'exemple, en tant qu'élus, mais aussi lorsqu'on recrute des personnes qui doivent elles aussi être irréprochables. C'est une chaîne de responsabilités".
Corinne Bouchoux, ancienne sénatrice du Maine-et-Loire entre 2011 et 2017 a elle aussi constaté des comportements sexistes lors de son mandat. Elle a signé le texte, avec la volonté de faire émerger un mouvement #MeToo dans le domaine de la politique, "un milieu censsé faire la loi", pointe t-elle. "Quand les personnes qui sont supposées incarner une lutte contre les violences incarnent ces mêmes violences, cela crée une défiance problématique. Il faut donner confiance aux citoyens, c'est un problème politique et démocratique", estime t-elle, en déplorant un manque de mixité au sein des institutions.
En parallèle de cette tribune à l'initiative de personnalités du monde politique, une pétition ouverte à tous a été mise en ligne. Elle a déjà recueilli plus de 1241 signatures.