Une liste unique qui réunirait les 4 candidates qualifiées pour le second tour des élections municipales à Nantes. C’est la proposition étonnante que fait la candidate de la République en Marche, une proposition qui suscite le rejet ou le silence de la part de ses adversaires.
Valérie Oppelt propose à ses adversaires politiques une union locale pour le second tour des élections municipales le 28 juin et appelle à "faire de la politique autrement". Dans un texte publié mardi soir, elle affirme vouloir une liste unique baptisée "Nantes unie" et déclare : "Nous devons mettre nos égos de côté et faire fi de nos différences. Les pratiques politiques qui consistent à trouver des alliés de circonstances et à compter le nombre d’élus que l’on aura doivent cesser".
Dépasser les clivages politiques
Cette proposition, insolite, découle directement de l’épidémie de COVID-19 et de l’esprit de concorde républicaine qu’il a suscité, notamment à Nantes. Pendant la crise, la maire, Johanna Rolland a consulté et associé les élues et élus de sa majorité et de l’opposition aux décisions qu’elle a prise.Un coup politique
Cet appel de la candidate de la République en Marche est un joli coup politique qui lui permet de se replacer dans le jeu de l’entre-deux tours. Mais selon Julie Laernoes, la candidate écologiste, "cette offre, c’est de la poudre aux yeux dont l’unique objectif est de sauver la liste LREM, largement battue en mars dernier". Sa réponse est donc un non catégorique.Des négociations entre la maire sortante et la candidate écologiste
Le 15 mars, Valérie Oppelt est arrivée en 4ième place avec 13% des voix, loin derrière Julie Laernoes qui totalisait 19, 5% des suffrages et la maire sortante Johanna Rolland largement en tête avec 31, 3% des voix. Des négociations sont d’ailleurs en cours entre la maire sortante, socialiste, et la candidate écologiste. Les deux femmes se sont même vues il y a quelques jours en tête à tête.Johanna Rolland a réagi brièvement à la proposition de liste unique en la qualifiant de "consensus mou et et flottant". Face à la crise économique et sociale, à l'urgence écologique, la candidate socialiste affirme ne pas avoir les mêmes réponses que Valérie Oppelt.
La démocratie, c’est avoir le choix
Même son de cloche à droite. La proposition de la candidate en Marche a également été rejetée. Dans un communiqué, Laurence Garnier, vice-présidente de la région et candidate Les Républicains, affirme que pour elle, "il n’est pas question de créer un parti unique à Nantes". "Toutes les visions de Nantes ne sont pas compatibles", déclare-t-elle.Arrivée en deuxième position à l’issue du 1er tour des élections municipales avec 19,9% des voix, elle tend la main à Valérie Oppelt pour une fusion des deux listes, seul moyen, selon Laurence Garnier, de proposer une alternance politique aux Nantais.
Pour le moment, la candidate en Marche n’a pas donné suite à cette proposition de la candidate de la droite et du centre.
Mais les tractations en vue de futures alliances vont se poursuivre encore toute la semaine. Les candidates ont jusqu’à 2 juin pour déposer leurs listes avant le second tour prévu le 28 juin.