Le député François de Rugy (Ecologistes!) a accusé dimanche l'Etat de ne pas avoir "joué cartes sur table" dans le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et d'avoir affirmé "sans le moindre élément concret" que l'agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes nuirait à l'environnement.
"Toutes les données n'ont pas été mises sur la table", a affirmé sur iTELE le député de Loire-Atlantique, invité à réagir à la révélation cette semaine d'une note des services de l'Etat infirmant cet argument."Depuis le début nous sommes un certain nombre (...) qui ont eu l'impression que l'Etat ne voulait pas jouer cartes sur table. Depuis le début, de toute façon l'Etat pousse ce projet et dit (...) c'est ce projet ou ce projet. Vous avez le choix entre le transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou le transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes", a protesté François de Rugy.
"Rendez-vous compte qu'on n'a jamais même étudié d'autres sites. On n'a jamais étudié le réaménagement, la modernisation, l'optimisation de l'aéroport actuel", a-t-il tempêté. "Et là on a une note des services de l'Etat qui disent: "bah finalement, l'amélioration de l'aéroport actuel, loin de nuire à la superbe réserve naturelle du lac de Grand-Lieu qui est à côté, au contraire contribuerait même à la protéger. On nous a évidemment raconté le contraire sans le moindre élément concret", a poursuivi le président du parti Ecologistes!.
"Moi j'avais proposé que l'on réactualise les données écologiques et économiques de ce projet, Ségolène Royal a parlé de nouvelles études pour le faire, il faut que ce soit mis sur la table avant le référendum" proposé par le président de la République, a-t-il conclu.
Le "Canard enchaîné" a révélé cette semaine une note de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) des Pays-de-la-Loire, parvenue en septembre 2014 à la préfecture de la Loire-Atlantique, selon laquelle l'allongement de la piste de l'aéroport actuel n'aurait pas d'impact négatif sur la réserve naturelle attenante.
Le 4 novembre 2015 à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé que le projet de Notre-Dame-des-Landes était "important pour l'environnement".
"L'actuel aéroport (Nantes-Atlantique) est au contact de trois zones Natura 2000, il n'est donc pas souhaitable de l'étendre. Si on veut être cohérent avec le rendez-vous de la COP21, alors il faut poursuivre les travaux", avait-il expliqué.