Notre-Dame-des-Landes : sursis requis contre trois agriculteurs jugés pour avoir forcé un barrage de gendarmes

Quatre à six mois de prison avec sursis ont été requis mardi à l'encontre de trois agriculteurs, jugés devant le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir forcé un barrage de gendarmes le 11 janvier lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

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Le représentant du ministère public, Thierry Rolland, a également requis des suspension de permis de conduire à l'encontre de ces exploitants agricoles, domiciliés dans la périphérie nantaise, poursuivis pour refus d'obtempérer, mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires avec arme par destination (un tracteur).
Le jugement sera rendu le 7 mars.

Les agriculteurs ont été interpellés le 11 janvier et placés une première fois en garde à vue avant d'être libérés dans la nuit, après avoir forcé un barrage
de gendarmes à l'issue d'une opération de blocage à Saint-Étienne-de-Montluc, en soutien à onze familles et quatre agriculteurs vivant sur le site du futur aéroport nantais, sous le coup d'une expulsion.

"Ce n'est pas le dossier de la paysannerie, de Notre-Dame-des-Landes, des manifestations licites ou illicites. C'est le dossier d'une irresponsabilité coupable de la part de trois individus (...) qui ont mis successivement un certain nombre de personnes en danger de mort et en ont blessé certaines. Et cela, c'est inadmissible", a lancé le représentant du ministère public.

Il a requis à l'encontre du prévenu âgé de 22 ans, "qui a eu le comportement le plus dangereux" en "faisant des zigzags et roulant sur la voie de gauche" alors que les gendarmes lui demandaient de s'arrêter, six mois de prison avec sursis et six mois de suspension de permis.
Une peine de cinq mois avec sursis et cinq mois de suspension de permis a été demandée contre sa mère, 53 ans, et quatre mois avec sursis et quatre mois de suspension de permis à l'encontre du troisième prévenu, également âgé de 53 ans.

Les trois agriculteurs ont expliqué à la barre qu'ils n'avaient "pas vu" les gendarmes leur enjoindre de s'arrêter.  "Ce jour-là, ils avaient la seule volonté de rentrer dans leur exploitation", a plaidé leur avocat, Erwann Le Moigne.

L'avocate de trois gendarmes, parties civiles, a demandé 3.000 euros de dommages et intérêts pour l'un, qui avait eu une interruption temporaire de travail (ITT) de trois jours, et 1.000 euros pour chacun des deux autres.

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