Ne pas évacuer la zone occupée par des opposants au projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) serait un "affaiblissement de la démocratie", a-t-on réagi lundi dans l'entourage de Manuel Valls, après un appel de Ségolène Royal à "arrêter les frais".
"Ne pas évacuer la zone, suite au référendum, ça serait un affaiblissement de l'autorité et un affaiblissement de la démocratie", a affirmé à l'AFP un prochedu Premier ministre.
La ministre de l'Environnement, qui avait déjà proposé sans succès de ramener de deux à une piste le projet mené par le groupe Vinci, a de nouveau pris publiquement dimanche le contre-pied du Premier ministre, comme récemment sur le dossier des boues rouges, en appelant à abandonner le projet d'aéroport. Ce qui selon elle permettrait d'évacuer les opposants "pacifiquement".
"La position de Ségolène Royal entre en contradiction totale avec deux de ses piliers idéologiques les plus importants, à savoir l'ordre juste et la démocratie décentralisée et participative", a souligné la source proche du Premier ministre.
Ces deux concepts "ont apporté beaucoup à la gauche, on ne peut donc que s'étonner qu'ils soient remis en question, sur ce dossier très symbolique, justement par celle qui les a toujours défendus avec force", a poursuivi cette personne.
Quant au risque soulevé par la ministre de victimes en cas d'évacuation musclée, "bien sûr personne ne veut de violences ou de drame", juge-t-on encore dans l'entourage de Manuel Valls.
"Mais faire porter la responsabilité des violences aux forces de l'ordre est un peu étrange", alors que les "zadistes" refusent de quitter les lieux, a-t-on poursuivi.
Manuel Valls avait assuré la semaine dernière que l'évacuation des occupants du site "se fera(it)" dès "cet automne", malgré les craintes de violences.
La cour administrative d'appel de Nantes examinera le 7 novembre les recours déposés par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des Landes (Loire-Atlantique) contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux.