Le syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, qui rassemble les collectivités favorables au transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-dame-des-Landes, ont réclamé le "recadrage" Ségolène Royal qui s'est dite lundi "pas favorable à l'évacuation par la violence de la Zad".
"Non, je ne suis pas favorable à l'évacuation par la violence de la Zad. Ça se passerait très mal et ça serait là aussi des violences et des affrontements tout à fait inutiles", a déclaré la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, interrogée lundi soir sur iTELE, évoquant "un déni de démocratie" dans ce dossier.
"Après un débat public, une enquête publique, une déclaration d'utilité publique (...), le soutien de trois présidents de la République, six Premier ministre et 22 collectivités locales quelles que soient les alternances politiques", mais aussi un référendum favorable au transfert avec 55% des votes le 26 juin, "de telles déclarations d'un ministre sont totalement irresponsables car elles apparaissent clairement comme un encouragement à la violence envers les forces de l'ordre", rétorque dans un communiqué le syndicat mixte aéroportuaire, qui fédère les 22 collectivités favorables au transfert.
"Ces propos d'un ministre qui défie l'autorité de l'État et s'oppose au respect de la loi ne peuvent rester sans suite alors que les forces de l'ordre se préparent à faire respecter la loi de la République et les décisions de justice sur la Zad", disent dans ce communiqué Bruno Retailleau, président des Pays de la Loire et du Syndicat Mixte Aéroportuaire, Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, Philippe Grosvalet, président de la Loire-Atlantique et David Samzun, président de l'agglomération de Saint-Nazaire.
L'attitude de @RoyalSegolene à propos de la ZAD est irresponsable, elle encourage les plus durs à s'opposer.
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 10 octobre 2016
"Nous appelons clairement le président de la République et le Premier ministre à recadrer Mme Royal qui ne peut impunément bafouer leur autorité (...). C'est désormais l'autorité non seulement sur la Zad mais aussi au sein du gouvernement qui est en jeu", ont-ils ajouté.
Samedi des milliers d'opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont rassemblés sur la "Zad" (Zone à défendre). Lundi, l'ancien édile de Nantes, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, ainsi que le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, ont rappelé leur soutien au transfert.
"Le droit dit oui, la population dit oui. Et c'est pas parce qu'il y aurait une petite manifestation qu'on dirait non ? C'est pas comme cela que cela fonctionne dans notre pays", a lancé Jean-Jacques Urvoas.