Lundi 2 mars, France 3 Pays de la Loire vous propose le 2ème Nuit du film, une programmation inédite de films documentaires et de fiction réalisés, tournés ou produits dans la région, en partenariat avec La Plateforme, Pôle Cinéma et Audiovisuel des Pays de la Loire.
« Nous les intranquilles » est un film collectif qui commence au centre Artaud, centre d’accueil psychothérapeutique. Le groupe cinéma du centre raconte la maladie, la thérapie, leur rapport au monde. Après un premier geste documentaire, le film devient participatif et met en scène son élaboration en collectif. A travers leur autoportrait, les personnages cherchent à donner une image humaine de la folie. Ils s’amusent des idées reçues pour mieux les subvertir. En s’emparant tous ensemble du projet artistique, ils démontrent par l’exemple qu’un autre monde est possible.
La force du collectif
Le titre « Nous les intranquilles » fait référence à l’œuvre de Gérard Garouste et a été choisi comme pour toutes les grandes décisions de réalisation par un collectif d’une dizaine de personnes. Le documentariste Nicolas Contant a voulu rendre aux personnes concernées le droit de raconter leur histoire, faire un film non pas sur les gens mais avec les gens. Cette intention documentaire s’est faite littéralement piratée par les personnages qui sont devenus co-auteurs du filmUn des personnages du filmCe qu’il faut combattre c’est pas la folie, c’est la souffrance !
Un film sur la différence
Les personnages ne sont pas assignés à des étiquettes, des symptômes comme c’est souvent le cas en médecine. Dans « Nous les intranquilles », on s’accepte les uns les autres avec notre singularité.Comme le souhaitait Nicolas Contant, ce film a dévié de sa trajectoire. Chacun à sa manière a inventé cette histoire. Toutes les configurations sont explorées, il y a ceux qui arrivent à fabriquer des images par eux-mêmes, d’autres qui ont besoin de se mettre à plusieurs pour réaliser des scénettes. Toute la richesse du film est là et peut être aussi sa difficulté à être appréhendé car il n’y a pas de fil directeur sinon l’acceptation de l’autre.Nicolas Contant auteur du filmUne seule direction, la direction de la liberté
Nicolas Contant ne croit pas en la norme de ce qu’il faudrait être, une règle comme celle du capitalisme qui impose d’être performant, actif et obéissant, un cadre normatif que le film nous invite à subvertir. Il y a surtout dans ce film, la question du vivre ensemble, d’une norme partagée par les personnes à qui elle s’applique. Cela ne ressemble pas à notre monde, c’est une utopie à laquelle on a envie de croire !
Découvrez l’interview de Nicolas Contant auteur du film
Nicolas Contant est directeur de la photographie, formé à l’ENS Louis Lumière. Il travaille sur des documentaires (Le Saphir de Saint Louis de José Luis Guérin (Locarno 2015), Tonnerre roulant sur Bagdad de Jean-Pierre Krief (Arte), Les âmes bossales de François Perlier, etc.) comme sur des fictions (La fille et le fleuve d’Aurélia Georges (ACID 2014), Nevers d’Emilie Lamoine, Callback de Kartik Singh, etc.).Il est également réalisateur de plusieurs documentaires (Sans savoir où demain nous mènera, Acte de naissance, +96). Son dernier long métrage documentaire, Nous, les intranquilles (Résistances 2018) est un film collectif tourné avec le Groupe Cinéma du centre Artaud.Enfin, Nicolas anime un atelier de prise de vues documentaire au master pro Documentaire : Ecritures des Mondes Contemporains de l’Université Paris 7. https://nicolascontant.cargo.site/