Le 28 février, Stanislas Gruszka voyageait à bord d'un Flixbus pour se rendre de Nantes à Toulouse afin de rendre visite à son frère. Le 28 février, après une pause à une station service, le bus repart sans lui. Selon lui, l'entreprise refuse de reconnaître sa responsabilité.
Installé à Mayotte et de retour en métropole, Stanislas Gruszka avait choisi de voyager en Flixbus pour visiter sa famille. Le 28 février, il se rendait de Nantes à Toulouse de nuit pour aller voir son frère. Mais lors de la pause réglementaire des deux chauffeurs, à Saint-Léger près de Saintes (Charente-Maritime), l'homme est abandonné par son moyen de transport.
"Les chauffeurs n'ont donné aucune consigne. Je suis descendu du bus pour prendre un café, d'autres personnes ont fait de même pour fumer, se détendre ou aller aux toilettes," raconte-t-il. Dans les toilettes, l'homme est victime d'un malaise sans gravité. Mais lorsqu'il revient dans la galerie marchande, il aperçoit un bus qui part au loin. Il se retrouve en gilet, sans papiers ni portable, mais heureusement avec 40 euros en poche.
Qui est responsable ?
Il est alors 2h15 du matin. Stanislas Gruszka appelle alors la gendarmerie, qui lui certifie que le bus sera arrêté en route. À 6h30, heure à laquelle il devait arriver à Toulouse, la police lui annonce ne pas avoir pu stopper le transport. Il parvient tant bien que mal à rallier Bordeaux en stop et Toulouse en train... à midi.
Ce n'est pas le retard qui chiffonne le plus Stanislas Gruszka. "J'ai contacté l'entreprise pour qu'ils stoppent le bus en route : on m'a dit de me démerder (sic)! (...) Flixbus a manqué d'humanisme. Pour eux, c'est moi le coupable et ils n'envisagent pas de rattraper le coup. C'est irresponsable." L'homme a demandé que ses affaires, laissées dans le bus, soient mises de côté par les chauffeurs pour ne pas être volées. Arrivées à Toulouse, elles étaient restées à la même place lorsque son frère les a récupérées. Un comportement qui peut surprendre dans le contexte du plan vigipirate.
"Lorsqu'on assure un voyage, il faut l'assurer jusqu'au bout, observe le client. Flixbus doit compter ses passagers, annoncer un temps de pause. Et si jamais ils oublient quelqu'un, il faudrait vraiment qu'ils mettent au point une assurance afin de rapatrier la personne". Stanislas Gruszka n'envisage pas, pour le moment, de parler dédommagement, Flixbus niant selon lui toute responsabilité dans l'incident.
Un cas "exceptionnel"
Contactée par nos soins, Flixbus reconnaît l'incident. "Les chauffeurs ont en effet effectué une pause de 11 minutes, de 2h06 à 2h18, souligne le service presse en se basant sur le GPS du véhicule. Selon le chauffeur, une annonce du temps de pause a été passée dans le bus. Malheureusement, nous ne pouvons nous permettre de faire l'appel dans le bus : nous accumulerions un retard trop conséquent," ajoute la responsable du service presse
Selon l'employée de Flixbus, le conducteur prend normalement le temps de demander aux passagers si leurs voisins sont présents avant de partir. "Ceux-ci devaient peut-être dormir," ajoute le service presse. Ce genre d'événement s'est déjà déroulé depuis les débuts de Flixbus, mais cela reste "très exceptionnel" parmi les nombreux trajets proposés par la compagnie.
Celle-ci considère qu'elle n'est pas en faute : "comme le train, on part du principe que c'est de la responsabilité du passager de se présenter à l'heure". Aucune compensation n'est ainsi prévue pour dédommager le client.