Un dernier hommage à Abass, ce 29 décembre. Les parents, les proches de cet adolescent de 16 ans, et des habitants ont défilé dans les rues d'Ivry et de Paris. Il avait été tué par arme blanche, devant un lycée du 13e arrondissement.
Du recueillement, du silence et surtout de l'émotion à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), ce dimanche 29 décembre. Une marche blanche a été organisée dans cette commune d'où était originaire Abass, lycéen de 16 ans.
Les participants et participantes ont cheminé vers le lycée Rodin, là où l'adolescent avait été tué lors d'une rixe, le 17 décembre dernier. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour soutenir ses proches.
Le cortège est parti d'Ivry peu après 13h00, direction Paris. Un dernier hommage, au cours duquel tous et toutes espèrent la fin de cet engrenage mortel entre jeunes.
Beaucoup de tristesse et une once d'espoir
Dans le silence, participants et participantes s'élancent. On peut apercevoir quelques écharpes tricolores, signe que quelques élus ont pris part au rassemblement. Viennent ensuite le moment des prises de parole, et en particulier celle du père d'Abass. Toujours sous le choc, presque deux semaines après ce décès. "Nous, on a perdu quelqu'un qui est irremplaçable. Quel que soit le conflit qui opposait ces jeunes, criminels, assassins, et mon fils, cela ne doit pas arriver jusque-là", déplore-t-il, entouré de ses proches.
Le quartier où est survenu le drame est en proie à des violences inutiles, entre jeunes. Ce n'est pas une première, à en croire Selim Ameyoud. "Dans le 13e, il y a toujours eu ce genre de tensions entre certains quartiers. Ce qui est encore plus malheureux, c'est que les jeunes d'aujourd'hui ne savent même pas pourquoi ils sont 'en embrouille'. Il suffit d'un mauvais regard, d'un mauvais langage et ça peut dégénérer. C'est tellement malheureux et tragique que ce genre de choses arrivent", s'indigne ce responsable de l'école de foot ES Paris 13.
Outre les proches de l'adolescent de 16 ans, des figures connues étaient présentes. C'est le cas d'Assa Traoré, très émue et inquiète. "Ce qui est important à retenir dans cette marche, c'est qu'un enfant a ôté la vie d'un autre enfant. C'est ça qu'il faut retenir. C'est ça qui est le plus important. Aujourd'hui nous avançons dans une société, nos enfants grandissent dans un monde où des enfants tuent d'autres enfants. Où des enfants sortent armés, avec des couteaux", assène Assa Traoré, militante associative et sœur d'Adama Traoré, venue soutenir les proches du jeune garçon.
Un cortège d'hommage qui a défilé paisiblement, avant une minute de silence. Et d'où s'échappent des paroles d'espoir : la volonté que toutes ces violences s'arrêtent une fois pour toutes. "J'aimerais que ça s'arrête, que tout ça cesse. Cela ne sert à rien que les amis d'Abass se vengent, puisqu'il y aura beaucoup plus de problèmes et ça peut faire un mort, encore une fois", souffle une jeune femme au micro de notre journaliste.
LIRE AUSSI ► Adolescent tué dans une rixe à Paris : un mineur de 16 ans mis en examen et écroué
Dans cette affaire, sept mineurs ont été mis en examen. L'un d'entre eux, âgé de 16 ans, a été présenté à un juge d'instruction, avant d'être écroué. L'instruction judiciaire pour "assassinat" est toujours en cours, pour trouver les motifs de cette mort violente.