C'est dans une ambiance houleuse que s'est déroulée mardi soir la première réunion publique sur le projet de réaménagement de l'aéroport Nantes-Atlantique, sur la table après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
450 personnes ont participé mardi soir à Nantes, dans une ambiance électrique, à la première réunion publique sur le projet de réaménagement de l'aéroport Nantes-Atlantique.
"Vous êtes en train de nous enfumer !", entend-on dans la salle.
Ambiance houleuse. Le public interrompt les intervenants de la métropole et de la préfecture en criant "transfert" , "menteurs" ou encore "démocratie". Réaménagement #Aéroport #Nantes Atlantique. @F3PaysdelaLoire
— Maxime Jaglin (@MaxJaglin) 4 juin 2019
La salle comble l'applaudit. Pour ses partisans, le transfert de l'aéroport, actuellement enclavé dans une zone urbanisée, est la seule solution viable pour l'avenir."C'est une concertation de ravalement de façade, une concertation de dupes" - Joël Sauvaget, président du Coceta, le Collectif des citoyens exposés au trafic aérien.
Une option qui n'apparaît pas parmi les cinq scénarios présentés par la direction générale de l'aviation civile (DGAC), maître d'ouvrage du futur chantier de réaménagement qui pourrait s'étaler de 2022 à 2025.
Le maintien de la piste actuelle, un allongement de 400 m, un autre de 800 m, les créations d'une piste transversale ou d'une piste en "V" sont évoqués... mais le transfert est devenu tabou depuis la déroute du projet de Notre-Dame-des-Landes, finalement abandonné par l'Etat le 17 janvier 2018."Au total,entre 470 et 990 millions d'euros selon les options retenues" seront nécessaires pour les travaux de réaménagement, sans versement de subvention publique, précise Yoann La Corte, directeur de projet Nantes-Atlantique à la DGAC.
La salle montre son mécontentement. Les huées sont incessantes, l'ambiance est électrique. La Direction de l'aviation civile, cible des critiques, a bien du mal à exposer les grandes options de réaménagement.
Tour à tour, neuf intervenants se succèdent sur scène. Chacun a cinq minutes pour exposer son point de vue.
A l'applaudimètre, c'est sans conteste les partisans pro-transfert qui emportent les suffrages du public, déçus par une consultation locale en 2016 - 55% de "oui" pour le transfert - restée vaine.
Le public fustige les modalités de la concertation et dénonce une "mascarade".
"Je sais l'amertume qui en résulte, la déception qui en résulte", tente Claude d'Harcourt, le préfet de Loire-Atlantique, sans cesse harangué durant son discours.
"Comment voulez-vous qu'on s'inscrive dans une telle consultation quand notre vote a été bafoué ? C'est impossible. Transfert, rien d'autre !", renchérit un citoyen de Rezé, concerné par le survol des avions. Vingt-quatre communes de l'agglomération nantaise demandent d'ailleurs l'interdiction des vols de nuit pour diminuer les nuisances sonores.
Le dialogue de sourd devrait se poursuivre pendant les 2 mois de la concertation publique.
Le collectif de riverains de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique a déposé, le 21 mai dernier, un référé devant le Conseil d'État pour suspendre la concertation publique qui doit durer jusqu'au 31 juillet, parce qu'il l'estime biaisée et trop restrictive.
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