Coronavirus : les auto-écoles de la région sont inquiètes pour leur avenir

Le secteur de la formation routière, comme beaucoup d'autres, subit la crise du coronavirus de plein fouet. Les véhicules sont à l'arrêt. Et la reprise, avec des précautions sanitaires difficiles à mettre en place, ne devrait pas s'amorcer avant plusieurs semaines.

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Ils se sentent les oubliés de ce confinement : les auto-écoles sont fermées depuis le 17 mars dernier et n'ont bénéficié, pour l'instant, que de l'aide de l'État de 1 500 euros pour aider les indépendants.

Les charges fixes s'accumulent : assurances, loyers, Urssaf, RSI, autant de factures qu'il faut honorer sans aucune entrée d'argent.

La fragilité de nos structures qui, pour la plupart d'entre elles, sont de très petites entreprises, n'est, pour le moment, absolument pas prise en compte. Pour indication, ma structure doit faire face à 8 000€ de sorties mensuelles, sans qu'un seul revenu me soit versé - Murielle Vaudry, présidente du GFECSR

Avec son associé, Murielle Vaudry travaille dans son auto-école de Montfort-le-Gesnois dans la Sarthe. Depuis deux ans, elle s'occupe aussi d'une association de professionnels de la formation routière, le GFECSR, le Groupement des formateurs, enseignants de la conduite et de la sécurité routière.

C'est pour représenter les petites auto-écoles familiales comme la sienne que cette structure a été créée. Elle fédère aujourd'hui plus de 80 adhérents, en région et au-delà.

Et, contrairement aux syndicats de la profession qui demandent au gouvernement un report de leurs charges, elle milite pour une annulation pure et simple de ces charges fixes. "Les divers reports d'échéances sont juste une façon de repousser le mal, car nous n'avons aucune entrée", explique Murielle Vaudry. "Et nous ne rattraperons jamais le travail qui n'a pas été réalisé pendant la période de confinement."

Comment envisager la reprise ?

La monitrice d'auto-école s'inquiète aussi de la reprise de  son activité. L'autorisation administrative d'exercer ne va pas suffire à faire revenir les élèves et les parents, inquiets des conditions sanitaires.

Nous travaillons dans des conditions de proximité avec nos candidats : comment respecter les mesures de distanciations et ainsi assurer la sécurité sanitaire pour nos employés, pour nos élèves, pour les inspecteurs du permis de conduire et pour la nôtre ? - Murielle Vaudry, présidente du GFECSR

Côté syndical, les organisations représentatives de la profession ont rendez-vous toutes les semaines avec la direction de la sécurité routière à Paris.

La date du 11 mai a été avancée pour la reprise partielle des cours de conduite moto et de poids-lourds, seuls engins où la distanciation de l'enseignement est possible. Mais, là encore, rien n'est encore confirmé. Le ministère de la Santé doit encore donner son aval.

Les modalités sanitaires (gants, masques, visières, voire plexiglas de séparation) ne sont pas encore connues. La reprise totale de l'activité, pour les cours de conduite automobile aussi, est approximativement prévue au 1er juin prochain, sans certitude aucune.

Selon Thibault Droinet, vice-président de l'Unic, l'Union nationale des indépendants de la conduite, "après les plateformes en ligne (type Ornikar) qui cassent les prix, cette crise pourrait être le coup de grâce pour beaucoup de petites auto-écoles."

En France, le secteur de la formation routière représente 13 000 écoles de conduite et 45 000 emplois.
 
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