Dany Leprince était l’invité de Dimanche en politique, en direct ce 20 novembre. Il s’exprime, à l'occasion de la sortie de son livre "Ils ont volé ma vie", pour raconter son histoire et sa version des faits. Il a été condamné à perpétuité en 1997 pour le meurtre de son frère, de sa belle-sœur et de deux de ses nièces à Thorigné-sur-Dué dans la Sarthe.
Dany Leprince a été accusé et condamné à perpétuité pour un quadruple meurtre. Après des aveux partiels en garde à vue, il s’est rétracté et n’a depuis jamais changé de version : il n’est pas l’auteur du massacre du 4 septembre 1994. Libéré après 18 ans de prison, il poursuit aujourd’hui son combat judiciaire pour faire reconnaître son innocence. Une nouvelle requête en révision a été déposée au printemps 2021.
"J’aurais très bien pu rester les pieds en éventail et attendre tranquillement dans le Lot-et-Garonne. Mais il est hors de question que je reste les bras croisés, je ne suis pas l’auteur des faits, ni le complice. Et donc il faut absolument que je prouve mon innocence et il faut confondre les assassins de ma famille".
Dans son livre "Ils m’ont volé ma vie" (éditions Flammarion), tiré à 5000 exemplaires et déjà épuisé, et sur le plateau de Dimanche en politique, Dany Leprince revient sur les heures et les jours qui ont suivi la découverte des corps, et sur les conditions de sa garde à vue : "Je suis confiant au début de la garde à vue. Je ne sais même pas alors ce qu’est une garde à vue, je ne connais rien du monde judiciaire. Et là, la pression elle se met sur moi, d’entrée".
Accusateur envers les enquêteurs (qui auraient, selon Dany Leprince, volontairement placé sur un meuble dans la maison du crime, une reconnaissance de dette de 10 000 francs, somme que Dany Leprince a empruntée en 1986 à Christian. Un papier qui ferait office de mobile sur fond de jalousie financière entre les deux frères), il revient sur ses aveux au bout de 46 heures de garde à vue : "Comme j’ai pas dormi, je sais plus s’il fait jour, s’il fait nuit. Ils viennent à 7/8 autour de moi et ils me demandent d’avouer. J’entends les cris d’une jeune fille, ils me disent que c’est Celia (sa fille de 15 ans alors). Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’en ai marre d’entendre ma fille crier et je répète alors les dires de l’enquêteur : « J’ai couru après mon frère avec une feuille de boucher. Point ". Dès la 1ère reconstitution, le 22 septembre, Dany Leprince se rétracte.
Jamais, ensuite, les enquêteurs puis la juge d’instruction ne lui demanderont comment il a tué les 3 autres membres de la famille. Jamais non plus s’il a eu des complices.
Extrait de l'émission avec Maître Olivier Morice, l'avocat de Dany Leprince
Mis en examen pour meurtre, accusé par son ex-femme et sa fille d’avoir tué son frère, il est condamné en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité.
Dany Leprince espère aujourd’hui un nouveau procès : il est prêt à se représenter devant une Cour d’Assises pour que l’affaire soit rejugée et "que les auteurs soient un jour interpellés". Il évoque notamment de façon directe celle qui l’a accusé à l’époque, son ex-femme, Martine Compain
A la page 70 de son livre, il est très clair : "l’accumulation de questions sans réponse à propos de l’attitude de Martine m’oblige à imaginer qu’elle pourrait être la meurtrière".
Son ex-femme a changé plusieurs fois de versions sur la nuit du meurtre, se souvenant deux ans après les faits qu’elle était entrée dans la maison du crime et avait lavé la petite Solène (2 ans à l’époque et seule rescapée du massacre), avant de la ramener dans la maison, près des cadavres.
Des années plus tard, elle déclare "avoir peut-être tué quelqu’un". Malgré ces versions et déclarations, elle n’a jamais été mise en examen.
10 enquêteurs sont aujourd’hui sur le dossier pour le compte de la commission de révision. Des moyens très importants, avec peut-être un avis espéré au printemps prochain par l’avocat de Dany Leprince. Et dans le même temps, une autre enquête est menée par le tribunal du Mans, depuis 2014, pour trouver d’éventuels complices dans les 4 meurtres… Un aveu de la justice que toute la lumière n’a pas été faite sur l’affaire.
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