Empêtré dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, tente ce dimanche de faire oublier une semaine noire. Il réunit ses partisans pour un grand meeting porte de La Villette à Paris.

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Plusieurs milliers de personnes sont attendues, au premier rang desquelles, son ex-rival Alain Juppé, longtemps favori de la primaire de la droite qu'il a largement battu fin novembre au second tour. Mais sourires et mâchoires pourraient bien être crispés. Car, depuis mercredi, la droite est assommée par les révélations du Canard Enchaîné. Penelope Fillon, attendue elle aussi à La Villette, est soupçonnée d'emplois fictifs comme collaboratrice parlementaire de son époux, puis de son suppléant, et salariée de la Revue des Deux Mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, ami de l'ex-Premier ministre.


Autre affaire embarrassante ?


Et selon le Journal du Dimanche et Mediapart, M. Fillon pourrait être inquiété par une autre affaire, celle des caisses occultes de sénateurs de l'ex-UMP. Le JDD affirme qu'entre 2005 et 2007, quand il était sénateur de la Sarthe, "François Fillon a perçu sept chèques à son nom" pour "un montant total de l'ordre de 21.000 euros" correspondant à des "reliquats de crédits d'assistants".

Pour Mediapart, il "s'est mis dans la poche une partie des crédits théoriquement réservés à la rémunération d'assistants, grâce à un système de commissions occultes", les "sommes siphonnées" ne dépassant "sans doute pas les 25.000 euros".

L'entourage de François Fillon s'est refusé à tout commentaire "sur une affaire judiciaire en cours". De son côté, le député LR Eric Ciotti a déclaré sur franceinfo que cette affaire des caisses occultes du Sénat "ne concerne ni directement ni personnellement François Fillon".

Le parquet national financier a ouvert une enquête dans la foulée des révélations et auditions, perquisitions et saisies - notamment les déclarations de patrimoine et d'intérêts du député - ont débuté.

"Officines" pour le "faire taire"


Des "boules puantes" pour François Fillon qui veut que l'enquête puisse faire taire "les calomnies" et assure qu'il n'y a "pas le moindre doute" sur la réalité du travail de son épouse, dont personne ne semblait pourtant au courant. À quelques heures du meeting de La Villette, programmé de longue date, il a assuré, dans un entretien au JDD, qu'il se battrait "jusqu'au bout" face aux "forces" et "officines" à l'oeuvre, selon lui, pour le "faire taire". Et de s'interroger :

Comment expliquer une telle violence ? Quel clan ai-je dérangé ? Quels intérêts ai-je remis en cause ? 


Avec ce "Penelopegate" potentiellement dévastateur dans l'opinion, la situation du candidat de la droite est devenue périlleuse alors que les portes de l'Elysée lui semblaient grandes ouvertes il y a quelques semaines encore.

Avec AFP

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