La mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux, est intervenue ce mardi avec 24 heures d'avance sur la date prévue, a indiqué l'avocat de François Fillon Me Antonin Levy.
Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a été mis en examen mardi dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de
son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires, a annoncé à l'AFP son avocat.
La mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux, "est intervenue ce (mardi) matin", avec 24 heures d'avance sur la date prévue, a dit Me Antonin Levy. "L'audition a été avancée pour qu'elle se déroule dans des conditions de sérénité", a-t-il ajouté, sans faire davantage de commentaires.
François Fillon a été mis en examen notamment pour "détournement de fonds publics", "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique", a confirmé à l'AFP une source judiciaire.
Première dans une campagne présidentielle
Lundi sur Europe 1, l'ex-Premier ministre avait de nouveau déploré un "calendrier" judiciaire "indexé sur le calendrier politique". Il avait annoncé le 1er mars qu'il était convoqué par les juges d'instruction le 15 mars en vue d'une éventuelle mise en examen.
François Fillon est le premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids d'une mise en examen sur les épaules.
Il avait promis qu'il se retirerait de la course à l'Élysée dans une telle hypothèse, avant de revenir sur cet engagement.
Au coeur de l'affaire qui a bouleversé sa campagne se trouve l'emploi, révélé fin janvier par Le Canard enchaîné, de son épouse Penelope comme assistante parlementaire-de 1986 à 2013 avec des interruptions-, alors qu'elle semblait jusque-là n'avoir eu aucun rôle politique à ses côtés.
L'enquête porte également sur les activités de Penelope Fillon à La Revue des deux mondes, pour lesquelles elle a perçu environ 100.000 euros
brut entre mai 2012 et décembre 2013 et dont le propriétaire, l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche du candidat Les Républicains. Elle doit être entendue à son tour le 28 mars.
Les Fillon dans la tourmente
Autre sujet d'investigations, les emplois d'assistants parlementaires de deux enfants du couple auprès de leur père, alors sénateur, de 2005 à 2007.
Dans la foulée des premières révélations du "Canard", le parquet national financier avait ouvert le 25 janvier une enquête préliminaire, puis avait confié le 24 février les investigations à trois juges d'instruction.
En difficulté depuis le début de cette affaire, François Fillon a encore fait face ces derniers jours à de nouvelles révélations dans la presse,
notamment sur les prix très élevés de vêtements de luxe offerts par un ami, dont deux costumes pour 13.000 euros chez Arnys en février.