Le chiffre est colossal : les comptes de l'université du Mans affichent un déficit de 6 millions d'euros. Les syndicats craignent des coupes budgétaires drastiques et le non-renouvellement des contractuels.
C'est un chiffre abyssal, 6 millions d'euros de déficit budgétaire fin 2023, pour l'université du Mans qui accueille 13 000 étudiants chaque année.
La situation est d'autant plus alarmante pour les syndicats que lors de l'exercice précédent, le déficit se chiffrait à 300 000 euros.
"Cela s’explique notamment par le désengagement de l’État. Il y a eu cette année l’augmentation du point d’indice qui n’a pas été compensé par le ministère. La prime pouvoir d’achat, elle non plus, n’a pas été compensée", explique Vincent Blin, secrétaire administratif et responsable du syndicat SNASUB-FSU de la Sarthe.
La non-compensation des mesures prises par l’État est de l'ordre de 2,5 à 3 millions d’euros.
Vincent BlinResponsable du syndicat SNASUB-FSU de la Sarthe.
Autre fait marquant, la Région des Pays de la Loire a décidé en 2023 de ne pas verser de subventions aux universités publiques du Mans, d'Angers et de Nantes.
"On a prochainement rendez-vous avec les deux autres présidents d’université pour faire le point, sur comment, sur quelle ligne budgétaire de la région, on pourrait abonder ce qu'il nous manque, près de 500 000 euros", réagit Pascal Leroux, président de l'université du Mans.
Les syndicats redoutent un appauvrissement de l'université publique
"On craint que le prochain budget rectificatif fin février, début mars, comprenne un certain nombre de mesures pour faire face à ce déficit. Des coupes drastiques qui se traduiraient par la remise en cause de certains contrats", confie Jean-Philippe Melchior, professeur de sociologie et responsable SNASUB-FSU.
Les syndicats anticipent une dégradation d'études pour les étudiants et des conditions de travail pour les personnels.
"Quand vous remplacez deux maitres de conférence qui font de la recherche par un enseignant du secondaire qui ne fait pas de recherche, effectivement, vous offrez 384 heures d’enseignement, mais vous liquidez la recherche en même temps. Pour une université, c’est très problématique", explique Jean-Philippe Melchior.
Le budget rectificatif sera voté à la fin du mois de février. Ce n'est qu'à cette période que l'on connaitra les conséquences directes de ce déficit.
Le reportage de Maïna Sicard-Cras, Astrid Farbos, Mariano Zadunaisky
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