Breakdance pour la première fois aux Jeux Olympiques : les danseurs d'un collectif du Mans visent la qualification

Longtemps considéré comme un art urbain, le breakdance intègrera les Jeux Olympiques de Paris comme discipline sportive en 2024. Le crew Legiteam Obstruxion du Mans rassemble plusieurs athlètes qui ont pour ambition de participer aux qualifications pour, peut-être, remporter la première médaille olympique de breakdance.

Le breakdance sera pour la première fois une discipline olympique aux Jeux de 2024 à Paris. Le sport né au Bronx à New-York dans les années 1970 n'a toutefois pas attendu cette reconnaissance pour créer ses propres compétitions.

"Petit, j'ai rêvé de faire des gros évènements comme Battle of the Year ou BC One. Les JO, c'est un rêve d'adulte, pas un rêve d'enfant", affirme Khalil Chabouni, B-Boy Khalil de son nom de danseur du collectif Legiteam Obstruxion au Mans. À 31 ans, l'athlète de haut niveau fait déjà partie de l'équipe de France et espère être sélectionné pour les Jeux Olympiques.

C'est une opportunité de dingue de pouvoir rentrer dans le monde du sport, surtout quand c'est une discipline qui revendique certaines choses et qui partage de très bonnes valeurs.

Khalil Chabouni, alias B-Boy Khalil

Athlète de haut niveau en breakdance

"Voir le breakdance aux JO, ce n'est pas une consécration pour moi parce que je fais partie d'une génération où, quand on commençait à breaker, ce n'était pas dans l'optique des Jeux, explique-t-il. Mais c'est une super bonne nouvelle pour nous, moi je l'ai accueillie avec beaucoup de positivité."

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Khalil Chabouni est originaire de Montpellier. Il est champion du monde de breakdance 2022 en battle 2 contre 2. ©Legiteam Obstruxion

D'autres athlètes ont plus de réserves quant à ce nouveau statut du breakdance selon Wilfried Ebongue, un autre membre du crew Legiteam Obstruxion. "Certains pensent que ça va casser le côté artistique, puisqu'on va être purement dans le sport et la performance, même si ça reste de la danse et que ça conserve une part de créativité. Ils ont peur que l'esprit battle lié à la culture hip hop disparaisse", détaille le sportif. 

Son coéquipier, le triple champion de France Sékou Diagouraga, fait au contraire partie des optimistes. "Là où les JO restent très très puissants, c'est que médiatiquement, on ne peut pas faire mieux. C'est la consécration pour un athlète de gagner les Jeux Olympiques dans sa discipline", estime-t-il.

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Sékou Diagouraga s'entraîne une dizaine d'heures par semaine depuis ses 14 ans. ©France Télévisions / Carine Mordrelle / Charles Proult / William Sabas

Trois options pour se qualifier 

Les JO verront s'affronter des danseurs en un contre un, alors que de nombreuses compétitions de breakdance jugent aussi les performances de duos et d'équipes. Les danseurs devront effectuer 3 enchaînements chacun, et 5 à partir des phases finales.

"Il y a un panel de 9 juges qui ne doivent pas participer à des concours pendant la durée de préparation des JO. Ils vont juger la musicalité, la technique. S'il y a des crashes, c'est-à-dire des personnes qui tombent, la note va baisser. Les juges vont additionner ces notes pour donner une moyenne et décider qui va remporter le battle", précise Wilfried Ebongue. 

Pour en arriver jusque-là, c'est le parcours du combattant. La Fédération française de danse breaking a déterminé trois conditions pour se qualifier aux JO de Paris : remporter les championnats du monde breaking en Belgique le 23 et 24 septembre, ou être dans le top 10 des qualifications (entre mars et juin 2024). Danis Civil a déjà pris la troisième option en remportant l'or aux Jeux européens en Pologne.

Je pense que les Français ont toutes leurs chances de pouvoir aller aux JO et décrocher une médaille.

Khalil Chabouni, alias B-Boy Khalil

Athlète de haut niveau en breakdance

Khalil Chabouni mise sur la participation aux qualifications. Pour cela, il faut faire partie de l'équipe de France et de la cellule pôle France. Sans oublier de bien se placer dans le "ranking Breaking for Gold". Ce classement se fait sur la base de points acquis en participant à des évènements de breaking où s'affrontent des danseurs venus du monde entier.

"C'est de l'entraînement, il faut charbonner pour arriver à participer à ces événements, et quand on y est, c'est de la concurrence internationale, donc c'est le haut du panier", témoigne l'athlète. 

Lors des qualifications olympiques, seuls 10 danseurs seront retenus sur 48 participants. En attendant cette échéance et les résultats en juin 2024, Legiteam Obstruxion se concentre sur la préparation du Battle of the Year qui aura lieu à Montpellier le 28 octobre. Les B-Boys remettent en jeu leur titre remporté avec brio en 2022. Le Battle of the Year est l'une des dernières compétitions en équipe en France. 

Voir le reportage réalisé au Mans par Maïna Sicard-Cras, Marc Yvard et Mattéo Gaudin 

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L'un des membres du collectif Legiteam Obstruxion envisage une participation aux Jeaux Olympiques 2024. ©France Télévisions / Maïna Sicard-Cras / Marc Yvard / Mattéo Gaudin

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