L'Autorité de la concurrence vient d'annoncer que 21 industriels du secteur de la volaille ont été condamnés pour "entente illicite". Ils écopent d'une amende globale de 15,2 millions d'euros. LDC Sablé est le plus lourdement sanctionné.
Les industriels ont été condamnés pour s'être concertés de manière coordonnée "en vue de réduire l'incertitude dans le cadre de leurs négociations commerciales" avec la grande distribution entre 2001 et 2007, a souligné l'Autorité de la concurrence.
5 millions pour LDC Sablé
Dans cette affaire, l'entreprise la plus lourdement sanctionnée est LDC Sablé, avec 5 millions d'euros de pénalités. Le volailler LDC a réalisé un chiffre d'affaires de 3,02 milliards d'euros sur son exercice décalé 2014-2015.Le gendarme de la concurrence précise toutefois avoir minoré le montant de l'ensemble des amendes, car "la plupart des entreprises n'ont pas contesté les faits", et pour tenir compte des difficultés rencontrées par la filière.
Les amendes ont également été réduites car les industriels ont pris l'engagement auprès de l'Autorité de créer une véritable interprofession de la filière de la volaille, afin de pallier son manque d'organisation actuel pour faire face aux crises.
L'Autorité de la concurrence a récemment prononcé de lourdes sanctions pour ententes sur les prix contre onze fabricants de produits laitiers pour un montant global de 192,7 millions d'euros en mars, et contre plusieurs géants des secteurs de l'entretien/hygiène/beauté pour un montant cumulé de 950 millions d'euros en décembre.
La filière de la volaille souffre de graves déséquilibres qui mettent en difficulté les entreprises les plus vulnérables.
Le distributeur Casino a annoncé lundi son intention de racheter à Gastronome, filiale du groupe coopératif Terrena, son usine de volailles de Luché-Pringé dans la Sarthe, qui était promise à la fermeture, et de reprendre "l'intégralité" des 159 employés du site.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le groupe Duc "regrette" cette "sanction infligée à la profession alors que le secteur avicole français est toujours en grande difficulté".
"A un moment charnière de son plan de restructuration pour refinancer sa croissance", cette sanction "impactera ses résultats au titre de l'exercice 2015 pour un montant de 100.000 euros, hors frais de conseil et de procédure", mais "ne remet pas en cause la mise en place des mesures annoncées dans le cadre de son plan de restructuration financière", ajoute le groupe.