Coronavirus : le centre hospitalier du Mans souffle un peu mais reste vigilant

Plus calme, mais pas à l'arrêt. Le centre hospitalier du Mans a fermé l'une de ses quatre unités Covid avec la baisse des hospitalisations. Cette période de moindre tension est l'occasion de tirer les leçons de la première vague du Covid-19 pour aborder la deuxième, redoutée, avec sérénité.

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Pierre Danneels est interne depuis plus de deux ans. Il commence sa tournée, soulagé par la baisse d'activité. Dans son unité, un lit sur deux est actuellement occupé. 

La fatigue non plus n'est pas totalement retombée.  A l'heure d'un premier bilan, il espère que des leçons seront tirées de cette crise.

"En tant qu'interne, on ne mérite pas une prime plus que d'autres qui ont perdu leur travail ou ont été mis en situation de précarité, dit Pierre Danneels, interne,  après, je pense aussi qu'il faut revaloriser tout le système hospitalier et faire attention au travail de chacun mais ça c'est tout le temps et pas que pendant la crise".

Jamais dépassé par le nombre de cas, le personnel du centre hospitalier du Mans ne reste pas moins marqué par cette expérience."Ça a été des moment difficiles tant sur le plan physique, parce qu'il y avait une charge de travail importante, que sur le plan émotionnel, parce qu'il y avait une charge mentale également importante, avec les familles, avec les décès, dit le Dr Hikombo Hitoto, chef de service des maladies infectieuses et tropicales, mais on a réussi à s'entraider".

A l'entraide, s'ajoute l'expérience acquise face à la première vague.
 

"Anticiper une nouvelle vague"

Afin d'avoir un coup d'avance sur le virus, les cadres de santé profitent de cette période d'accalmie pour gérer les stocks de matériel et organiser la rotation du personnel.
Leur maître-mot : anticiper.

"Nous mettons des agents en confinement pour qu'ils récupérent et pour éviter une fatigue, explique Pauline Cheron, cadre de santé, pour, après peut-etre, anticiper une nouvelle vague qui pourrait arriver d'ici fin mai".
Dans le bilan de cette période passée, on s'interroge aussi les coûts. 

Peu élevés selon la direction, grâce au transfert du personnel des services mis à l'arrêt pendant le confinement vers les unités sous tension. 

Grâce à la dotation de l'Etat, la direction envisage les mois à venir avec sérénité. 

"Ça ira pour les mois à venir, on ne peut pas aller plus loin puisqu'on ne sait pas ce que deviendra le modèle de financement qui s'applique à nous, Olivier Bossard, directeur du centre hospitalier du Mans, mais pour les mois à venir, on est tout à fait serein quant à notre capacité d'assurer l'équilibre économique de notre établissement".

Si les finances ne sont pas problématiques à court terme, la reprise d'activité est plus délicate. 

Avec le déconfinement, la direction et les médecins ont pour défi de faire cohabiter les patients infectés et les autres, venus pour des soins ordinaires. 

► Le reportage de notre rédaction
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