Une femme de 18 ans est décédée, le 22 février, en traversant les voies en gare d'Écommoy, dans la Sarthe. C'est le troisième accident mortel en vingt ans dans la commune : son maire Sébastien Gouhier a rencontré la SNCF pour tenter d'améliorer la sécurité des voyageurs.
Sébastien Gouhier est en colère. Quelques jours après le troisième accident mortel dans la gare de sa commune, Écommoy (Sarthe), l'élu continue à chercher des solutions pour remédier au manque de sécurité lors du passage des voies SNCF.
Le 22 février, une jeune femme de 18 ans descendait du TER en provenance du Mans avant de rentrer chez elle. Sans apercevoir un train arrivant dans l'autre sens, elle traverse la voie et se fait percuter : elle est décédée sur le coup. Deux autres personnes ont échappé de peu au choc.
Un jeune de 17 ans s'était aussi fait happé en gare d'Écommoy en 2011. Un autre de 14 ans en 1997. Pas de passerelles, pas de barrières : les voyageurs et le maire jugent la sécurité insuffisante.
Sarthe : après l'accident mortel en gare d'Ecommoy, la colère du maire
Jeudi dernier, une jeune fille est morte percutée par un train en gare d'Ecommoy, près du Mans. La SNCF avait déjà été condamnée pour un précédent accident au même endroit. Le maire de la commune et les parents de la précédente victime ne comprennent pas que rien n'ait été fait par la SNCF pour éviter ce qui est arrivé jeudi.
Le vendredi 23 février, un arrête municipal émit par Sébastien Gouhier demande aux responsables ferroviaires de "prendre immédiatement toute mesure pour empêcher physiquement la traversée à l'approche imminente d'un train en gare". Sans réelle valeur juridique, l'initiative vise plus à interpeller la SNCF, dont deux représentant ont rencontré le maire dimanche.
"C'est clair et net, ils refusent d'assurer une présence humaine en journée dans la gare", rapporte Sébastien Gouhier. La mairie pourrait envoyer un agent de la commune, mais ceux ci doivent être "spécialement habilités" , et donc recevoir une formation.
L'autre demande concernait le ralentissement des trains au moment de leur passage. "Cela semble aussi exclut de leur côté", note Sébastien Gouhier. En dehors du fret, seuls trois trains passent sans s'arrêter chaque jour à Écommoy. "On va sans doute devoir se battre".
Le seul engagement de la SNCF tient dans la réalisation d'une étude de faisabilité d'une passerelle au dessus de la voie, que la société pourrait financer. A priori, le coût estimé d'une telle infrastructure serait de 3 millions d'euros. "Vous savez, le plus gros investissement qu'on ai réalisé en 30 ans ici, c'est un gymnase à 2,5 millions d'euros. Autant vous dire que cette passerelle, on ne pourrait pas l'assumer seul", termine Sébastien Gouhier. "On va continuer à se battre et à se mobiliser."