Suite au coup de filet anti-drogue réalisé dans le quartier des Sablon vendredi dernier au Mans, sept personnes ont été placées en détention provisoire. Parmi eux l'adjoint à la jeunesse de Saint-Laurent-du-Maroni, Ferdinand Boisrond. Dans la deuxième ville de Guyane française, c'est l'incompréhension.
L'information a été révélée par nos confrères guyanais de Radio Péyi. Ferdinand Boisrond, l'actuel adjoint à la jeunesse du Saint-Laurent-du-Maroni, commune de plus de 45 000 habitants située à l'ouest de la Guyane, non loin de la frontière avec le Suriname, a été interpellé au Mans. Une information confirmée par le Procureur de la République du Mans.
L'élu de 38 ans est entendu dans le cadre d'une présomption de trafic entre la Guyane et la métropole. L'affaire est actuellement instruite par le parquet du Mans et sa procureure Delphine Dewailly. L’enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie nationale d'Angers.
Parmi les membres du Conseil municipal de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, c'est l'incompréhension qui règne. Ferdinand Boisrond est originaire du quartier populaire de Vampire et particulièrement apprécié de la jeunesse et de ses collègues du conseil.
Depuis que M. Boisrond travaille avec nous, depuis 2020, je n’ai pu que constater un investissement et un discours auprès des jeunes qui allait à contre-sens de ce qui se passe aujourd’hui. Je suis dans une incompréhension totale.
Sophie Charles, maire de Saint-Laurent-du-Maroni
Cette interpellation fait partie d'un vaste coup de filet anti-drogue mené au Mans vendredi dernier, notamment dans le quartier des Sablons et le quartier de la gare.
Un "clan familial"
Une opération menée conjointement par les enquêteurs de la Section de Recherches d’Angers et du Groupement de Gendarmerie Départementale de la Sarthe au cours de laquelle 11 personnes ont été interpellés et 20 000 euros en liquide découverts. Toutes les personnes interpellées ont un lien familial et sont d’origine guyanaise ou surinamaise selon le Procureur de la République.
Pour l’instant, aucun lien n’a cependant été établi entre cette affaire de stupéfiant et le meurtre d’un jeune guyanais dans le quartier des Sablons le 9 mars dernier.
Hier, huit de ces personnes ont été déférées devant le juge d’instruction et mises en examen. Sept ont été placés en détention provisoire, dont Ferdinand Boisrond.
Pour l'heure, l'ensemble des prévenus bénéficient de la présomption d'innocence. L'enquête se poursuit.