À 23 ans, Mélissa Osouf décroche la ceinture mondiale ISKA Kun Khmer en -57kg. Sacrée championne du monde le samedi 7 décembre au Mans, elle revient sur ce jour de combat intensif.
"J'ai commencé la boxe dans le trotteur d'un père passionné", se souvient Mélissa Osouf, sacrée samedi 7 décembre championne du monde de boxe thaïlandaise.
C’est à 8 ans que l’athlète monte pour la première fois sur un ring, lorsque son père l’inscrit dans un club de sa ville. À 10 ans, en junior, elle devient pour la première fois championne de France de sa catégorie.
De ce combat, elle se rappelle : "Je bats un jeune garçon qui m'avait battue l'année précédente, au championnat de France. Et moi, je le regagne en finale cette même année. C'était un garçon invaincu, puis moi, j'arrive avec ma petite bouille et je le bats. Quand je revois les photos, c'était fou !". Elle ajoute : "Après, tout s’est enchaîné, j’ai gagné plein de titres". Mélissa passe directement de junior à semi-pro en 2019 et enchaîne les combats et les victoires en France et un peu partout en Europe.
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Cette année, Mélissa combat dans la catégorie professionnelle au sein du club qu'elle a fondé avec son coach en 2022, le Team TKAO à La Roche-sur-Yon. Le 9 mars, elle perd la finale nationale semi-pro dans sa ville et confie : "C’était vraiment dur, j’ai voulu arrêter".
Mais la championne ne baisse pas les bras. Un mois plus tard, elle décroche la ceinture européenne, puis, le mois suivant, le titre intercontinental semi-pro, malgré une blessure au pied. "Le week-end dernier, c'était mon retour sur les rings".
Un titre inoubliable
Le combat du 7 décembre au Mans contre la boxeuse cambodgienne Spegpin Tuon, Mélissa l’a imaginé et préparé avec son coach pendant plus de trois mois : “Quand je suis arrivée sur le ring, il fallait juste que je répète toute la stratégie que j’avais révisée avec mon coach. C'était comme une chorégraphie.” Elle précise : “C'est vraiment la stratégie qui a fait que, round après round, j'ai marqué mes points. J'ai gagné, je lui faisais mal.”
Résultat : un, deux, trois, quatre rounds remportés haut la main. Puis vient le cinquième et dernier round qui a bien failli lui coûter sa ceinture. “Tout s’est passé parfaitement, puis au cinquième round, je me blesse. Je tombe, et je ne peux plus contrôler ma jambe. L’arbitre décide de me compter. À partir du moment où on se fait compter dans un round, on est sûr d’avoir perdu ce round parce qu’on perd des points".
“Mon coach me dit : ‘Allez, il te reste 30 secondes, tu y vas. Tu te mets dans le coin du ring et tu attends. Même si elle te tape pendant 30 secondes, t’as quand même gagné le titre de championne du monde.’ C’étaient les 30 secondes les plus longues de ma vie. Il ne fallait surtout pas que je tombe. Si je tombais, c’était fini pour moi. Mais je ne suis pas tombée, et le gong a enfin sonné. À ce moment-là, je savais que j’avais gagné le combat et le titre.”
“Pouvoir vivre de ma passion, ça serait vraiment le top”
Pour Mélissa, ce titre marque un tournant dans sa carrière. Aujourd’hui, elle partage son temps entre son travail à La Poste et sa vie de boxeuse. Son rêve ? “Pouvoir vivre de ma passion, ce serait vraiment le top.”
Mais en France, la boxe thaï n’offre pas les moyens financiers pour en faire un métier. “Pour un combat comme celui que j’ai fait le week-end dernier, je gagne 1000 euros. On ne combat pas tous les mois, donc c’est trop compliqué d’en vivre.”
La solution ? Investir son potentiel dans le MMA. Mais, pour le moment, Mélissa ne se sent pas prête : “Je dirais que, si demain je veux en vivre, le MMA, c’est une bonne porte. Je sais que ce sera presque la suite logique quand j’aurai fait un peu le tour dans mon sport. Mais, pour l’instant, ce n’est pas encore le cas. Je reste focalisée sur la boxe thaï, et on parlera MMA quand le moment sera venu.”
Aujourd’hui, après avoir célébré sa victoire, la priorité pour Mélissa est de soigner sa blessure à la jambe, conséquence de son combat de samedi dernier. Si tout se passe bien, elle devrait remonter sur le ring d’ici deux mois et demi.
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