Comme à l'accoutumée, l'intersyndicale appelait à manifester ce mercredi 1er mai. Mais cette année, la fête est ternie par la désunion des syndicats, qui ne défileront pas tous ensemble dans la région. Au Mans par exemple, où la CFDT et Force Ouvrière ont refusé de participer à la fête.
Il y a nettement moins de monde que l'année dernière. Peut-être parce que la lutte contre la réforme des retraites est terminée et que le contexte social est différent. Mais aussi parce que l'année dernière, à Nantes, Angers, Laval, La Roche-sur-Yon ou encore au Mans, l'intersyndicale avait défilé à l'unisson, dans une cohésion quasi-inédite.
Cette année, alors que la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien battent leur plein, ça n'est pas tout à fait le même son de cloche.
Beaucoup moins de monde dans la Sarthe
Au Mans (Sarthe), on a compté un peu plus de 500 personnes à 10 h sur le village des luttes installé par la CGT dans le Parc Gué de Maulny. Là-bas, on pouvait aussi apercevoir les drapeaux d'autres syndicats : FSU, Solidaires, ou encore la Confédération nationale des travailleurs. Mais pas un seul drapeau de Force Ouvrière ou de la CFDT à l'horizon.
Et pour cause : les deux syndicats ont refusé de participer à la manifestation, en partie à cause du choix des autres syndicats de profiter de cette journée pour demander un cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine. Christophe Fontanié, président de l'union départementale de la CGT en Sarthe, rappelle que les revendications de son syndicat sont multiples.
Nous sommes là pour un appel à la paix, notamment en Ukraine et dans la bande de Gaza, mais nous sommes aussi là pour dire qu’il faut augmenter les salaires, réindexer le SMIC sur l’inflation mais aussi les salaires
Christophe FontaniéPrésident de l'union départementale de la CGT 72
Ce dernier n'est pas inquiet vis-à-vis de l'entente de l'intersyndicale. "Elle est toujours complète et existe toujours, effectivement comme vous l’aurez remarqué, il y a des différences d’appréciations sur les initiatives au travers des organisations syndicales, mais l’unité syndicale est toujours là et on la retrouve dans les conflits et les luttes dans les entreprises".
Christophe Fontanié en est persuadé, "on se retrouvera très bientôt dans d’autres occasions".
Au Mans, parmi les drapeaux des syndicats, flottaient aussi les étendards de partis politiques de gauche, notamment ceux de la France Insoumise, du Parti Communiste Français ou encore de Lutte Ouvrière. Tous étaient rassemblés pour appeler à faire barrage à l'extrême droite à l'aube des élections européennes, où le parti est donné favori.
À Nantes, la CFDT défile à part
Le cortège nantais s'est formé sur la place Bretagne avant de prendre la direction du Miroir d'eau, au pied du château d'Anne de Bretagne ce mercredi 1er mai. Comme dans la Sarthe, la fréquentation est en baisse par rapport à l'année dernière : un peu plus de 4 000 personnes ont défilé dans le centre-ville. Et comme au Mans, l'intersyndicale est divisée : la CFDT a même organisé une seconde manifestation dans les rues de Nantes.
La manifestation du cortège le plus important, emmené par quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires), s'est achevée sous les gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. Quelques heurts ont éclaté, et plusieurs vitrines de magasins ont été brisées, sans faire de blessés.
À Angers aussi les syndicats font bande à part
Dans le Maine-et-Loire sans surprise, il y a bien moins de monde que l'année dernière. En 2023 à Angers, on avait compté 10 000 manifestants, cette année, on peine à atteindre le millier. En fin de manifestation, quelques manifestants ont créé des débordements et fait voler en éclat la vitrine d'un magasin de café américain.
Il faut dire que la CGT, FSU, Solidaires et les syndicats étudiants marchent ensemble sous la pluie d'un côté, et que Force Ouvrière a organisé un autre rassemblement au pied de la statue de Ludovic Ménard, un ouvrier syndicaliste ardoisier, mort près d'Angers au XXème siècle.
Carla Butting avec Thibaut Grouhel, Laura Striano et Denis Leroy
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