Le reliquaire en plomb, en forme de cœur, a été découvert le 19 novembre dernier, révélant un contexte funéraire inédit. Qui pouvait-bien être cette personne importante pour que son cœur soit conservé au centre du chœur gothique de la cathédrale Saint-Julien au Mans ?

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La découverte d’un reliquaire en plomb, en forme de cœur, lors d’un sondage archéologique dans la cathédrale Saint Julien du Mans, au niveau de la chapelle haute dite des anges musiciens, est d'une importance majeure.

Le reliquaire a été mis au jour pratiquement fortuitement. Et plonge les chercheurs dans une enquête palpitante. Pourquoi ce cœur a-t-il été enfermé dans un reliquaire ? Pourquoi a-t-il été placé à cet endroit de la cathédrale ? Et qui était cette personne, forcément illustre, pour bénéficier d'un tel traitement de faveur ?
 

Postérieur au XIIIème siècle

L’archéologue du Centre d’Études Médiévales d’Auxerre a tout d’abord retrouvé, à environ cinquante centimètres sous le dallage actuel, un objet en plomb en forme de cœur dans une petite fosse carrée d’une quarantaine de centimètres de côté creusée dans le premier sol de la chapelle haute. Il est vite apparu qu’il s’agissait d’un reliquaire, constitué d’un boîtier contenant le cœur, sans doute embaumé, d’un personnage illustre.
 

Celui-ci fut inhumé dans une sépulture remarquable faisant l’objet d’une dévotion particulière à l’endroit le plus sacré de la cathédrale du Mans. La poursuite de la fouille a permis de comprendre que le cœur était enveloppé initialement dans un sac en tissu rempli de paille et avait été déposé dans un petit cercueil en chêne d’environ un mètre de long.

Le reliquaire est donc postérieur au XIIIe siècle, car sa mise en place recoupe le sol primitif de la chapelle gothique ; il est antérieur au XVIIIe siècle puisque découvert lors des travaux de reprise du sol à l’époque moderne.

 

Un trésor à conserver

L’analyse en cours de l’ensemble de la sépulture permettra de préciser la datation du reliquaire en lui-même, d’identifier éventuellement le personnage illustre dont le cœur a été inhumé ici et enfin, de mieux comprendre le rituel spécifique à ce genre de contexte funéraire remarquable.

Le cœur en plomb a été envoyé à un laboratoire nantais pour des analyses afin d’évaluer au mieux les conditions de sa restauration et de sa conservation sur le long terme.
Une découverte rarissime témoin de l'histoire de la ville du Mans
La cathédrale, monument historique propriété de l’État, fait l’objet d’une étude de diagnostic architectural commandée par la DRAC des Pays de la Loire à l’architecte en chef des Monuments Historiques, Christophe Amiot. Deux sondages ont alors été ouverts par Stéphane Büttner, archéologue au Centre d’Études Médiévales d’Auxerre.

Les sondages ont été menés en plein accord avec l’évêché, affectataire de la cathédrale. La Ville du Mans a mené ces dernières années de nombreux travaux autour de la cathédrale comportant des fouilles archéologiques. Ce reliquaire, découverte rarissime, vient compléter notre connaissance sur l’histoire de la ville du Mans.
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