Patrick Geoffroy, 69 ans, est reconnaissable à sa casquette de Sherlock Holmes. La première fois qu’il a arpenté le circuit des 24 Heures, c’était en 1958 avec son père.
« C’était le déluge, les bagnoles glissaient dans tous les sens, surtout au Dunlop. Ferrari a gagné. Nous, on était pour Porsche et le pilote Jean Behra qui a fini troisième », se remémore-t-il.Chasse méticuleuse
Cette passion de la course a bel et bien été transmise. Pour preuve, Patrick qui vient de Chartre n’a jamais manqué à l’appel des 24 Heures depuis 1968. Depuis, il s’adonne à une activité étonnante. Une chasse méticuleuse et chronophage, celle de l’autographe. Sa collection est conservée dans une douzaine de classeurs. Elle compte 15 000 signatures de pilotes, d’ingénieurs, de mécanos, de responsables d’écurie et de personnalités du monde de l’automobile.Patrick mise sur son look pour arriver à ses fins. « Je suis connu ici, on dit bonjour à la casquette, j’arrive toujours à me frayer un chemin même si c’est de plus en plus filtré », raconte-t-il avec malice.
Cette casquette, « c’est comme un porte-bonheur », souligne-t-il. Elle est vissée sur sa tête depuis le mois d’avril 1969. Steve McQueen était alors en repérage pour son film « Le Mans ». La signature de la star américaine a constitué une grosse prise mais aussi un instant inoubliable.
Une fête entre copains
Pour Patrick, la course sert de cadre à des retrouvailles pour festoyer. « Dans les années 70-80-90, c’était nuit blanche. On s’est calmé depuis. On prend notre temps, les copains (une vingtaine) viennent de toute la France, ça commence le mardi, on a choisi Le Mans pour se retrouver. On a établi notre campement entre les tribunes et l’aérodrome. L’emplacement, c’est toujours le même depuis des années. On se fait des petits plats et on a la cave. C’est toute une logistique », raconte cet ancien vendeur de pièces détachées.Le chasseur a repéré un pilote qui n'a pas encore signé pour sa collection. La "course" à l'autographe se poursuit.