Sarthe : le désert médical s'accentue chez les généralistes et à l'hôpital public

Des urgences surchargées, des Services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) en panne à l'hôpital du Bailleul ou à La Ferté-Bernard et des fermetures de services à tous les étages, faute de praticiens. Et l'année 2020 s'annonce encore plus difficile pour les services de santé en Sarthe.

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C'est le premier employeur de l'agglomération mancelle et de la Sarthe toute entière, le centre hospitalier du Mans et ses différents satellites comptabilisent 4 500 salariés.

Pourtant, tous les établissements de santé de la Sarthe sont en pénurie de médecins, dans pratiquement tous les services.

Premier secteur touché : celui des urgences. 

L'hôpital du Bailleul a péniblement réussi à maintenir son propre service des urgences, malgré une menace d'interruption pendant les fêtes de fin d'année, mais n'a pas pu maintenir son Service mobile d'urgence et de réanimation.

Un service qui pourrait rouvrir d'ici quelques semaines, après le recrutement annoncé d'un chef de service à plein temps.

La situation n'est pas meilleure à l'est du département : l'antenne Smur de La Ferté-Bernard, accordée par l'Agence régionale de santé en juin 2019, n'a toujours pas pu voir le jour, faute de praticiens.

C'est donc le Smur du Mans qui intervient désormais dans tout le département, augmentant, de fait, le temps de prise en charge des patients les plus sensibles.
 

Le désert médical s'étend et se rapproche de la métropole

Côté médecine générale, pas de bonnes nouvelles non plus.

40 000 Sarthois(es) sont aujourd'hui sans médecin référent. Et le taux de refus des nouveaux patients auprès des praticiens restants est accablant : 98% des appels se soldent par un non.

Et l'agglomération mancelle n'est pas en reste. L'ordre des médecins estime aujourd'hui à 12 000 le nombre de patients sans généraliste attitré.

Une situation encore plus préocuppante quand on sait que 30% des médecins encore en activité en ville prendront leur retraite d'ici deux ans.
 

Une action poitique qui reste sans effet

Les élus se sont pourtant mobilisés. Dominique Dhumeaux, vice-président de l'association des maires ruraux, a écrit au Premier ministre et à la ministre de la Santé.

Le maire du Mans, Stéphane Le Foll, a organisé des Assises de la santé et annoncé la création de cinq maisons de santé sur l'agglomération mancelle.

Seul appel entendu, celui de la députée ex-LREM Pascale Fontenel-Personne. Elle annonce une rallonge budgétaire d'un montant d'un million d'euros, octroyée par le ministère de la Santé, à l'attention du Centre hospitalier du Mans.

Une goutte d'eau qui doit permettre "aux établissements d’acheter, sans attendre, le matériel indispensable au travail des soignants au quotidien : équipements et petits matériels, ou petites opérations de travaux qui impactent le quotidien des services de soins", selon le communiqué de la députée.

 
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