Sur les traces du patrimoine ferroviaire, Gilles Couléard restaure des trains à voies étroites

Depuis 1993, une association a pour mission de sauver et restaurer du matériel ferroviaire à voie étroite. Gilles Couléard, président et fondateur de l’association basée à Saint-Germain-d’Arcé en Sarthe, a permis la remise en état de dizaines de locomotives et wagons.

Sur un terrain qui appartenait à sa grand-mère, Gilles Couléard a mis à disposition un bâtiment et un réseau ferroviaire de 500 mètres de voies étroites. Ce réseau sert de site de démonstration pour permettre aux visiteurs de voir les trains en mouvement et de découvrir l'histoire de ce matériel particulier notamment lors des Journées du Patrimoine.

Un voyage dans le temps

Il peut également être utilisé par les curieux tout au long de l’année. L'Association pour la préservation et l'entretien du matériel à voie étroite (APEMVE), gère une collection comprenant huit locomotives à vapeur, dont deux sont hors site (l'une étant en état de marche), une dizaine de voitures et plus de 20 wagons, parmi lesquels sept véhicules sont classés monuments historiques.

En France, le système des voies étroites trouve ses origines dans les besoins logistiques des grands domaines agricoles de la fin du XIXᵉ siècle. Paul Decauville, propriétaire terrien, avait développé un système de voies portables pour accéder à ses champs en hiver, un projet novateur qui s'est rapidement répandu. Utilisées par l'armée durant la Première Guerre mondiale pour acheminer du matériel, ces voies étroites ont ensuite été adoptées par de nombreuses industries et exploitations à travers l'Europe. L'écartement standard entre deux rails de train est de 143,5 cm, celui d'une voie étroite est réduit à 60 cm.

À la recherche de trésors ferroviaires

Depuis la fondation de l'association, son président, s’est donné pour mission de retrouver du matériel historique dans des lieux parfois insolites. Sa passion a d’abord commencé par les trains Jouef, avant de rencontrer "le mari d’une de mes cousines, un amateur de voies étroites, c'est comme ça que j’ai connu. J’ai aussi essayé de rentrer dans la grande maison (SNCF) au début de ma carrière, sans succès."

Il va chercher lui-même ses premiers trains. Dans les années 90, alors que l’information se transmettait principalement par le bouche-à-oreille, il sillonne la Pologne pour visiter les réseaux de sucreries, à la recherche de locomotives à vapeur et autres équipements ferroviaires anciens.

Parmi les trésors de la collection se trouve une locomotive construite en 1911, acquise après une rencontre improbable avec son ancien propriétaire. "C’est une petite locomotive très symbolique, avec une bonne bouille."

Un projet de préservation pour les générations futures

Aujourd'hui, l'association continue de restaurer ces anciennes machines, en mettant un point d'honneur à respecter les normes les plus strictes en matière de sécurité et de conservation. 

Avant de remettre en état, nous présentons notre projet à un expert ferroviaire qui valide ou non la restauration.

Gilles Couleard

Passionné de trains à voies étroites

En préretraite, le fondateur supervise les travaux, avec l'aide de quelques bénévoles passionnés comme lui.  

Les locomotives, les wagons, et autres équipements restaurés peuvent ainsi participer à des événements et manifestations en France. "On a une locomotive qui a participé à un festival techno, en tant que machine statique en Normandie."

Le Sarthois prévoit de nouveaux projets : l'ajout de 500 mètres de voies sur site pour un petit train ainsi que la rénovation d'une locomotive de 300 chevaux.

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