L'ex-Premier ministre François Fillon a été condamné à 5 ans de prison, dont deux ferme, ce 29 juin par le tribunal de Paris dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs de sa femme Penelope. Celle-ci et l'ex-maire de Sablé-sur-Sarthe Marc Joulaud écopent d'une peine de 3 ans avec sursis.
François Fillon, sa femme et son ancien suppléant Marc Joulaud, ont été reconnus coupables dans l'affaire des emplois fictifs de Penelope Fillon par le tribunal correctionnel de Paris ce 29 juin. Une peine de 5 ans de prison, dont 2 ferme, ainsi que 10 ans d'inégibilité et 375 000 euros d'amende ont été prononcés à l'encontre de l'ex-premier ministre.
Penelope Fillon, sa femme, a été condamnée à 3 ans de prison avec sursis, 2 ans d'inégibilité et 375 000 euros d'amende.
Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale et tout juste délogé de son fauteuil de maire de à Sablé-sur-Sarthe, devra s'aquitter de la même peine de prison, ainsi que de 5 ans d'inégibilité et 20 000 euros d'amende. Les époux Fillon et Marc Joulaud ont été en outre condamnés à rembourser plus d'un million d'euros à l'Assemblée nationale.
Les époux font appel
François et Pénélope Fillon ont décidé de faire appel de la décision. "Cette décision, qui n'est pas juste, va être frappée d'appel, (...), il y aura un nouveau procès", a annoncé devant la presse Antonin Lévy, l'avocat de François Fillon.Une décision confirmée par l'avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, qui a dénoncé une peine "sévère". L'annonce du jugement a indigné Bruno Retailleau, ex-président de la région Pays de la Loire et chef de file des sénateurs Les Républicains. Via son compte Twitter, il accuse la procédure d'être "à charge" et que selon lui François Fillon "devait être reconnu coupable" contre tout bon sens.
On ne peut s’empêcher de penser que la déflagration de cette condamnation est destinée à couvrir le bruit des révélations sur une procédure manifestement entièrement à charge.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) June 29, 2020
Un jugement rendu dès 13h30
L'ancien champion de la droite à la présidentielle de 2017, dont la campagne avait été empoisonnée par l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope, risquait gros. Le tribunal correctionnel a décidé de rendre son jugement en début d'après-midi, après avoir tacitement rejeté les demandes de réouverture des débats présentées par la défense pour faire la lumière sur d'éventuelles "pressions" pendant l'enquête.Le 10 mars dernier, le parquet national financier (PNF) avait requis cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans ferme, contre François Fillon. Trois ans avec sursis avaient été requis contre son épouse Penelope.
Des "pressions" procédurales
Il y a une semaine, les avocats de François Fillon ont demandé au tribunal correctionnel de Paris de rouvrir les débats du procès de l'ex-Premier ministre, après les récentes déclarations sur des "pressions" au cours de l'enquête.En demandant la réouverture des débats, la défense espèrait rebondir sur de récentes déclarations d'Eliane Houlette, ancienne patronne du PNF, qui a fait état de "pressions" procédurales de son autorité de tutelle, le parquet général, pendant cette enquête sensible.