La société d'armement Alsetex, qui produit notamment des grenades lacrymogènes, a été mise en examen pour homicide involontaire suite à la mort d'une employée en juin 2014 dans son usine de Précigné (Sarthe), a-t-on appris vendredi 27 décembre auprès du parquet de Rennes.
"La société Alsetex, prise en la personne de son représentant légal, monsieur (Bertrand) Sander, a été mise en examen le 1er juin 2017", a indiqué à l'AFP Delphine Dewailly, procureure de la République au Mans, confirmant une information du quotidien Libération. Libération a eu accès à des éléments de l'enquête, une enquête qui révèle des failles dans la gestion des produits explosifs sur le site sarthois.
"Il y a par ailleurs trois personnes", dont M. Sander en tant que personne physique, "qui ont le statut de témoin assisté dans le cadre de cette procédure", a précisé la magistrate. "D'ultimes investigations sont en cours", a-t-elle ajouté.
Nathalie Desiles, 48 ans, est morte dans une explosion intervenue le 24 juin 2014 dans l'usine d'Alsetex à Précigné, classée Seveso seuil haut.
"Tant que l'enquête n'est pas finalisée, on est dans l'incertitude. On ne s'en sort pas, ça traîne. On est toujours au point zéro. Ce que je souhaite aujourd'hui, c'est que les responsables assument", a déclaré à Libération Sylvain Desiles, mari
de la victime.
Filiale du groupe Etienne Lacroix, la société Alsetex, qui fabrique notamment des grenades GLI-F4 et des lanceurs de balles de défense (LBD), a réalisé un chiffre d'affaires de 27,6 millions d'euros en 2018.
La société est citée dans la plainte avec constitution de partie civile déposée en février 2019 par Me Hervé Gerbi, avocat de Maxime Peugeot, un étudiant de 21 ans qui avait eu la main arrachée par une grenade GLI-F4 le 22 mai 2018 sur la
Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Les "gilets jaunes" avaient manifesté à plusieurs reprises devant l'entreprise, notamment en mars 2019, en soutien aux manifestants blessés par des grenades.