Alors que la pandémie touche quasiment toutes les pratiques sportives, les fédérations continuent de percevoir l'argent des licences. Les petits clubs, ainsi privés de recettes, craignent pour leur survie et commencent à s'opposer à leurs tutelles.
Alors que les professionnels peuvent s'entraîner, en intérieur comme en extérieur, tous les sportifs amateurs ont interdiction de pratiquer leur discipline en milieu fermé.
Résultat : une baisse significative du nombre de licenciés, estimée par le ministère de Roxana Maracineanu entre 20 et 30%, tous sports confondus.
Ce sont évidemment les sports qui peuvent se pratiquer dehors qui arrivent à limiter l'hémorragie : football, tennis et golf perdent entre 3 et 8% d'adhérents pour la saison 2020/2021.
Une casse limitée pour l'instant mais qui risque de s'aggraver à la rentrée prochaine, faute de compétitions. Même les clubs de sports de plein air comme les trails ou les triathlons voient leur nombre de coureurs s'amoindrir en l'absence de courses qualifiantes.
Son de cloche identique dans d'autres sports, le dirigeant d'un club d'athlétisme sarthois, qui souhaite rester anonyme, confiait récemment n'avoir aucune nouvelle de sa fédération, malgré des appels du pied répétés concernant la baisse du nombre de licenciés.
C'est dans ce contexte morose que certains dirigeants de clubs de foot amateur de la Sarthe demandent à ne pas reverser la partie habituelle des cotisations de leurs adhérents à leur fédération de tutelle.
Aucune annonce n'a été faite pour accompagner les clubs, notamment dans le dédommagement financier (frais d'inscription et licences) alors même que des millions sont brassés dans le monde pro et nos équipes fédérales.
Dans un communiqué aux instances du football régional, relayé par nos confrères de Ouest-France, Jérôme Fouquet, l'un des dirigeants d'un club du sud-est de la Sarthe, l'Anille Braye Football, s'inquiète de devoir payer l'ensemble des licences perçues par le club alors que la saison est amputée par la crise sanitaire.
" En attendant d'avoir une ligne directrice de la FFF (Fédération française de football), prévient-il, nous demandons la suspension des paiements et prélèvements des clubs vers la Ligue et le District. Si (leur) situation financière devient difficile, ce n'est pas aux clubs amateurs d'y faire face mais à l'organisme de tutelle, soit la FFF et le cas échéant le ministère des sports et de l'éducation nationale."
Le football amateur reste très sceptique... Explications !https://t.co/xZUJdMHhWB
— Foot Amateur (@footamateur_fr) March 17, 2021
Beaucoup de dirigeants souhaitent une politique de baisse volontariste des tarifs des licences pour ne pas perdre encore plus d'adhérents en septembre 2021.
Côté football, plus importante fédération en nombre de licenciés, les attentes sont fortes. Sur leur profil Facebook, les dirigeants d'Anille Braye Football indiquent que " le club fera de son mieux pour faire un geste mais attends également que nos instances fédérales prennent leur responsabilité pour venir en aide aux associations sportives et plus globalement aux clubs et bénévoles. Il est temps que la redistribution financière profite au monde amateur. Nous ne sommes pas une entreprise."
D'autres clubs amateurs du département se sont joints à la demande du club de Bessé-sur-Braye.
En plus des licences, les tournois et autres soirées festives, interdites depuis un an, représentent plus de 50% du budget de ces clubs amateurs majoritairement gérés par des bénévoles.