La Fédération Française de football a annoncé le maintien de la Coupe de France. Si cela est synonyme de reprise pour certains clubs, sans dérogation au couvre-feu cependant, les autres s’interrogent sur cette décision.
La 104e édition de la coupe de France aura bien lieu. La nouvelle est tombée dans la matinée du 19 janvier. Une bonne nouvelle pour le football ? Pas vraiment pour les clubs sarthois.
"On peut reprendre la compétition, mais on n’a pas de dérogation au couvre-feu, on ne peut donc s’entraîner que le week-end. On ne sera pas à 100%", déplore Jérôme Drouin, entraîneur du Sablé FC.
Son club jouera le 6e tour de Coupe de France un peu plus tard que prévu, le week-end du 6 février. La Roche-sur-Yon (N3) et Basse-Goulaine (R1) batailleront d'ici là pour affronter les Saboliens.
Pour les clubs éliminés de la Vieille dame, pas de reprise d’entraînement en conditions normales, avec contact. Selon eux, la décision de maintenir la compétition est incompréhensible.
"C’est impensable de reprendre la compétition pour les amateurs, surtout en Coupe de France où le public joue un rôle essentiel" se désole Éric Chambron, entraîneur de La Suze (R1)."Si nous avions encore été en lice, je pense que nous aurions déclaré forfait. Cette saison, nous n’avons joué que 3 matchs !" continue-t-il.
"C’est aberrant, abonde Guillaume Leglatin, responsable sportif de l’AS Villaret (R2). Il n’y a aucune équité".
Suspendu aux mesures gouvernementales
Comme depuis un an, et dans tous les sports, le maître-mot est l’adaptabilité. Les clubs naviguent à vue. "On est dans l’incertitude la plus totale" explique Guillaume Leglatin.
"Les règles n’arrêtent pas de changer donc on fait avec. Je ne me projette plus. Je ne vois pas plus loin qu’au-delà d’une semaine" raconte Jérôme Drouin.
Dans ce contexte, sans compétition, difficile de trouver de la motivation. "C’est usant. Sur un an, on a eu au moins 5 mois d’inactivité. Aucune date de reprise n’est communiquée, c’est extrêmement difficile de fixer un objectif aux joueurs, de leur donner un horizon" témoigne Eric Chambron.
A Villaret, les entraînements sans contact font pour l’instant le plein. Mais jusqu’à quand ? "Si cela dure, on craint forcément une baisse des licenciés. Nos jeunes vont s’impatienter" s’inquiète le responsable sportif du club.
Un futur plus qu’incertain
Cette inquiétude est déjà prégnante. Au niveau national, la Fédération française de football a observé une nette baisse des licenciés. Les catégories des plus jeunes sont les plus touchées avec une perte qui approche les 20%.
L’aspect financier commence ainsi à devenir une préoccupation des clubs. A Villaret, le tournoi mondial des moins de 12 ans est l’événement le plus important de l’année. "Il a déjà été annulé en 2020. Si tel est encore le cas cette année, nos finances vont être à un niveau très inquiétant" soupire Guillaume Laglantin.
Désormais Guillaume Laglantin n’espère qu’une chose, le maintien a minima des tournois. "Pour les enfants, c’est leur moment préféré de l’année. C’est important pour tout le monde".