Enquêtes de région : Le sport en Pays de la Loire… covidé, confiné - mercredi 20 janvier à 23.05

Le sport c’est bon pour la santé ! Mais avec les mesures sanitaires à respecter, comment faire ? Des solutions existent et vous les avez trouvées. Mais les clubs professionnels aimeraient entrevoir le bout du tunnel dans lequel ils sont engagés. Enquêtes de Région, mercredi 20 janvier à 23.05

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Préserver notre santé en restant cloîtrés au lieu de sortir pour l’entretenir. Il y a là un dilemme qu’on peut facilement résoudre. Et vous l’avez prouvé depuis près d’un an. Depuis ce jour de mars 2020 où le président de la République a décidé de confiner la France.

En Pays de la Loire, nous avons respecté, appliqué cette mesure qui consiste à s’abriter d’un virus pour la santé de tous, mais nous avons aussi imaginé des astuces pour continuer de bouger, courir, transpirer pour la santé de chacun.

Alors on est allé sur le terrain… de foot de St-Sylvain d’Anjou, près d’Angers pour le vérifier.

Le foot à la maison avec la lampe et la plante en guise de buts

Sylvain (de St-Sylvain donc), n’a pas lâché ses jeunes footballeurs.

Sylvain Brécheteau est éducateur sportif et il entraîne les futurs Griezmann (on l’a vu sur le terrain c’est l’idole de beaucoup).

L’entraînement a repris depuis quelques semaines mais jamais ô grand jamais les petits footballeurs n’ont cessé de courir et de taper dans un ballon. Il a tenu à garder un lien et leur motivation intacte pour qu’il y ait de l’entrain à l’entraînement lors de la reprise.

Ainsi à coup de textos, de mails, il a incité les enfants à se faire filmer, photographier en train de manier la balle à la maison. Le canapé fait office de tribune d’où maman ou papa filme leur enfant en train de jongler et de marquer un but, sans toucher la télé et le cadre de photos souvenir. Enfin, c’est peut-être mieux de faire ça dans le jardin en fait.

Léonore adore le foot. Voilà un an qu’elle en fait au club. C’est auprès de son frère qu’elle a pris le virus. Aïe, non. Il faut que je trouve un autre terme. Pas approprié en ce moment. Bon, disons qu’elle s’est prise de passion pour ce sport. La jeune fille l’exprime spontanément, simplement, tout comme ses petits camarades en short durant cet après-midi d’hiver.

Nous, même masqués, nous avons froid au nez.

5 % de recettes en moins pour le club

Tiens, voilà le président. Quelqu’un a dû le prévenir de notre venue.

Fringant, Jean Robin. L’homme parle facilement, clairement. Il préside un club sexagénaire de trois cent quatre-vingt-dix licenciés. Il gère un budget de 80 000 euros. Mais la crise lui en a fait perdre un peu, 4 000. Pour autant, pour l’instant, pas de danger pour l’avenir de la structure.

Une licence au sein du club coûte de 75 à 120 euros. Cette année la FFF (Fédération Française de Football) a donné 10 euros par licence pour démarrer la saison. Un petit bol d’air… frais.

Heureusement que les sponsors, eh oui il y en a aussi pour les clubs amateurs, sont restés fidèles.

Thierry Allaire donne chaque année 300 euros au club et cette année, il n’a pas dérogé à sa règle. Il a versé la somme à la fin de l’été dernier car "les voyants étaient au vert". Il croyait alors qu’on était au bout de l’épisode sanitaire que nous traversons. Or pas du tout. Il a donc pris un risque pour son commerce (il tient un bar-tabac à St-Sylvain d’Anjou) mais il l’assume. Fidèle, le garçon.

La situation aurait pu s’aggraver pour le club de foot, si de nombreux parents de joueurs avaient exigé le remboursement de la licence pour absence de pratique sportive. Heureusement, très peu l’ont demandé et les négociations en cours, à l’amiable, nourries de compréhension, vont peut-être faire changer d’avis les demandeurs.

Les gamins sont toujours en short et nous avons toujours aussi froid.

Je ne me plains pas, je constate. Même notre masque anti-covid laisse s’échapper un peu de fumée, c’est dire, non pas l’inefficacité du masque mais la faiblesse des températures.

Vous allez me dire : "c’est un alibi pour aller au bar !". Non, pas du tout, mais comme vous m’y inciter, j’y vais et j’y retrouve le président Robin, qui me confirme que le club a perdu soixante licenciés entre juin et septembre 2020. La faute à qui ?

Alors que nous sommes de part et d’autre du bar, nous entendons du bruit provenant de la salle qui est juste à côté. Des bruits de bouteilles en train d’être manipulées. C’est l’un des plus fidèles des cinquante bénévoles du club qui est là. Michel Mardi, alias M. Buvette.

Il explique que la partie bar représente 30 % du budget du club. Pour l’instant, ce ne sont pas encore des pertes, puisque tout ce qui est acheté, sera vendu et n’amputera pas le budget en fin de saison. Enfin, si le bar rouvre.

Notre région est la plus sportive de France

En Pays de la Loire, il y a cent-cinquante licenciés pour mille habitants, quand la moyenne nationale est de cent-vingt-huit licenciés. 20 % de plus. Et bien sûr, il y a les clubs professionnels.

À Nantes, sur l’île du même nom, je retrouve Gaël Pelletier. C’est le président du H. Le H, en fait, c’est le HBCN. Le HBCN, en fait, c’est le handball club de Nantes. Un club qui joue le podium chaque saison et la ligue des champions presque toutes les saisons depuis plusieurs années.

Dix joueurs ont été touchés par la covid-19 depuis dix mois.

Gaël Pelletier demande l’arrêt total du championnat durant cette crise sanitaire.

L’Etat a donné 400 millions pour le sport professionnel, dont 110 pour compenser les pertes de billetterie. Sachant qu’il y aura un maximum de 5 millions maximum par club. Ça donne de l’air… à peu près.

Si la situation devait durer, le club pourrait connaître quelques dangers.

Pour le président, pas question de licencier alors il faut trouver des solutions et surtout éviter que les deux mille deux cents spectateurs abonnés ne demandent le remboursement de leur abonnement. Il leur a donc proposé de floquer leur prénom à tous sur le maillot des joueurs la saison prochaine.

Donc il y a encore de l’espoir sur ce parquet nantais.

Qu’en est-il sur la glace angevine ?

Je quitte la cité des Ducs pour retrouver les Ducs d’Angers. A l’IceParc, dont la belle silhouette se reflète presque dans la Maine, tant la patinoire est proche de la rivière, je suis aux premières loges pour suivre l’entraînement des hockeyeurs angevins.

Je charrie un peu Robin Gaborit sans pour autant lui chercher des crosses et l’interroge sur le fait de jouer, de travailler sans ambiance autour. Les gradins de la patinoire, voilà longtemps que Robin ne les a pas vus garnis de supporters.

Il y a de l’entrain, de l’enthousiasme chez ce joueur. Voyons comment son président juge lui, la situation.

Michaël Juret, préside aux destinées du club depuis quinze ans. Les six cas de covid-19 au sein de l’équipe l’ont préoccupé, il touche du bois, enfin de la glace, puisqu’il n’y a que ça, pour que ça s’arrête là.

Cette saison est encore gérable mais l’avenir pourrait vite s’obscurcir si cela devait durer.

Alors combien de temps les Ducs tiendront-ils leur royaume en Anjou ? Difficile à dire aujourd’hui.

Le conseil régional ne reste pas sur la touche

On n’a pas eu assez froid sur la glace, alors on retourne, mon équipe et moi, sur le terrain de foot de St-Sylvain d’Anjou.

Entre deux passes avec Evan et Killian, je rencontre Antoine. Ça rime, mais c’est tout. Ils ne sont pas dans la même équipe. Les deux premiers jouent au niveau local. Le troisième évolue à l’échelon régional.

Antoine Chéreau est premier vice-président du conseil régional. Dans cette crise, pour lui, "pas question de ne rien faire, de voir des clubs s’enliser, de laisser se détruire tout un tissu social et associatif primordial pour la vie des ligériens". L’Etat a mis la main au portefeuille, la région s’engage également.

Cent-cinquante licenciés pour mille habitants en Pays de la Loire et cent soixante-huit pour la seule Mayenne, le département le plus sportif de la région.

En tout, le conseil régional a sorti 7 265 000 euros pour les neuf mille neuf cent quatre-vingt-quatorze clubs de son territoire. A l’intérieur de l’enveloppe un plan de séduction pour inciter de nombreux sportifs non-licenciés à entrer dans un club.

Les bobos des pros

Ça y est, nous sommes au chaud dans la salle de musculation de l’enceinte sportive Mangin-Beaulieu.

Elle est à Nantes et c’est là que s’entraînent et jouent leurs matchs, les jeunes femmes de l’équipe du Volley-ball Nantes et celles du Nantes Atlantique handball. Deux équipes féminines évoluant au plus haut niveau.

Adrian Morard est préparateur physique auprès des volleyeuses. Il les fait travailler à l’échauffement, avant que le coach ne prenne le relais pour l’entraînement. Certaines joueuses ont eu des symptômes de la covid-19 donc après une période de repos, les exercices ont repris à distance. Merci les réseaux sociaux. Ensuite il a fallu reprendre l’activité à un rythme plus soutenu.

Attention, si vous avez arrêté toute activité physique depuis plusieurs mois ou semaines, ne faites pas n’importe quoi en reprenant la pratique de votre sport favori. Votre corps s’est complètement déshabitué à l’effort. Suivez les conseils d’Adrian.

Et si ça se passe mal, il y a toujours le kiné qui peut agir ensuite. Mais mieux vaut éviter d’en arriver là.

Un kiné, comme Eric Brézillon, qui officie auprès des volleyeuses nantaises depuis dix ans et nous rappelle que le corps n’a pas toujours beaucoup de mémoire et qu’on n’a jamais, quand on reprend le sport après une longue période d’arrêt, le niveau qu’on avait au moment de l’arrêt.

Alors mieux vaut ne jamais s’arrêter.

 

Également dans l’émission :

Les conséquences économiques pour le sport amateur

Un défi sportif : le marathon dans le jardin

Les difficultés financières des clubs professionnels

Comment vivre au quotidien quand on est pro ?

Le sport en visio, merci les réseaux sociaux

Les solutions que vous avez imaginées pour rester en forme

Enquêtes de région, le sport en Pays de la Loire et la covid-19, sur France 3 Pays de la Loire, le mercredi 20 janvier à 23h05.

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