À 26 ans, Robin Niobey est malade alcoolique, ou alcoolodépendant, mais abstinent depuis un an. Son addiction à l’alcool aurait pu lui coûter la vie à maintes reprises. Il évoque aujourd’hui les solutions qui lui permettent de surmonter cette maladie, comme des thérapies et un accompagnement, à la fois médical et familial.
Robin Niobey est tombé dans l’alcoolisme sans s’en apercevoir. Jour après jour, au restaurant entre collègues ou à l’apéro avec ses amis, cette habitude s’installe, celle de boire. "On ne se voit pas tomber dans l’alcool parce que c’est un plaisir au début, c’est bon-vivant, et en France, c’est sociologique et culturel d’être bon-vivant", explique Robin.
C’est au fur et à mesure que les doses augmentent et que la maladie s’installe.
Robin Niobey
Alors que Robin entame une lente descente aux enfers, une première alerte survient. L’excès de whisky l'entraîne dans une dispute avec sa copine, et il en vient à dormir dehors sur un banc public. Pétri de honte, il recommence néanmoins à boire.
Un autre soir, Robin "enchaîne les coups avec un pote", prend la voiture, et s’accidente à plus de 90 km/h contre un arbre. "Je rentre chez moi, ma voiture est détruite, je ne peux pas aller à mes rendez-vous du lendemain pour mon travail. Je me vois dans le miroir - il faut savoir que là je fais 75 kg, mais à l’époque, j’en faisais 115, j’étais bouffi, j’avais les yeux rouges et les cheveux gras - et pour la première fois de ma vie, je chiale, j’ai honte de moi", raconte-t-il.
Faire abstinence seul, une erreur
Après ces deux incidents, Robin se lance dans une période d’abstinence de huit mois, mais sans aucun accompagnement, ce qu’il faut surtout éviter. Une erreur qui lui vaudra "des nuits de torture, des insomnies, des tremblements".
Trop difficile à supporter. Robin craque. Mais cette fois est celle de trop. Un nouvel accident, beaucoup plus grave, intervient. Un soir de fête, il se retrouve au volant en ayant bu et fait trois tonneaux avec sa voiture qui termine sa course dans le ravin. Miraculé, il s’en sort indemne. Sauf qu’il ne donne pas de nouvelles et qu’un avis de recherche est lancé. Il est porté disparu pendant vingt heures. Lorsqu’il rentre chez lui, les policiers, les gendarmes et sa famille l’attendent à son domicile. "Dans leurs yeux, je vois qu’ils ont cru que j’étais mort". C’est à ce moment que Robin réalise sa "chance monumentale" d’être en vie et de n’avoir jamais blessé personne. Cette fois, il décide de se faire accompagner.
Première étape du deuil de l’alcool : les Alcooliques Anonymes. "J’ai ressenti une bienveillance, une humanité, une écoute", se souvient Robin. Puis il est allé voir un psychologue, qui lui a permis de trouver les solutions aux nombreuses questions qui le hantaient : "pourquoi je bois ? À quel moment je bois ? Qu’est-ce qui me fait craquer ?".
Il opte également pour l’hypnose afin d'annihiler son addiction au whisky. Et le plus important, selon lui, l’accompagnement de son entourage.
J’ai beaucoup menti pendant ma période d’alcoolisme, je buvais et je le cachais
Robin Niobey
Robin s’est alors promis à lui-même de toujours communiquer avec son entourage, que les choses aillent bien ou non.
Aujourd’hui, il se sent "plus heureux que jamais. Je peux aller dans les bars, prendre un verre de jus d’orange et parler avec des gens qui boivent des bières. Et si j’ai un conseil, je le tiens des Alcooliques Anonymes : si c’est dur, tenez 24 heures. On verra le lendemain. 24 heures par 24 heures".
Article écrit par Marine Saint-Germain
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